LE DIRECTOIRE. — HISTOIRE INTERIEURE,. 248
Chambord. Nous allons voir que le coup d’Etat du 18 fruc-
lidor St echouer toutes leurs tentatives.
La guerre civile. — La guerre civile s’etait rallum6e
en Vendee; mais gräce au tact et & l’habilete de Hoche,
elle se termina en 1796. Hoche fit respecter les pretres
catholiques, ramena les paysans a V’agriculture en leur
assurant la s6curite, fit fusiller les chefs des r&volits
Slofflet et Charette qui avaient repris les armes malgr6
leurs promesses. — Il pacifia ensuite la Bretagne en usani
des memes moyens.
La societ6 en 1796. — AYepoque de la Terreur, la vie
mondaine avait &t& comme suspendue; quand revinrent
des jours plus calmes, on se rua avec frenesie surles plai-
sirs de toute sorte : on essaya de raitraper le temps perdu.
C'est l’6poque des Incroyabies, des Muscadins, des Mer-
veilleuses. Ils revetent des costumes bizarres, les uns por-
tent le pantalon (d’ou le nom de sans-culotles), la carma-
wnole des ouvriers, le bonnet phrygien des esclaves
alfranchis; — les Muscadins ne sorlent qu'avec un Enorme
gourdin pour rosser les Jacobins, ils ont les cheveux ra-
battus sur les tempes, portent des luneltes, des cercles
d’or aux oreilles et d’e6normes cravates qui font plusieurs
fois le tour du cou ; — les Merveilleuses s’habillent ä la
grecque ou A la romaine, se drapent dans des 6toffes d’une
transparence audacieuse, porient leur mouchoir dans un
sac qu'elles appellent reticule, chaussent des cothurnes,
mettient des anncaux d’or aux chevilles et des bagues aux
doigts de pieds, portent les cheveux couris et frises. —
On supprime les r en parlant : on dit : ma paole supeme,
C’est incoyable.
On se presse dans les thcätres et les cafes; plus de six
cents bals publics s’ouvrent dans Paris et sont regulicre-
ment frequentes; il yen avalt de toule sorte, comme ces
bals des victimes odı ne pouvaient enirer que ceux qui
avaient perdu des parents sous la Terreur, ol l’on dansait
en habits de deuil, olı on se saluait en baissant brusque-
ment la tete comme si elle avait 6t6 detachee par le couteau
de la guilloline.
« Aprös l’argent, dit Mercier, la danse est devenue Vidole des Pari-
sjens. Du velitau grand. du riche au nauvre, C'est une füreur, C'est un