Object: Bilder aus der vaterländischen Geschichte

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HISTOIRE MODERNE 
proserivit et fit appel en termes violents aux passions 
populaires. Cette fois la guerre etait ouvertement declaree, 
et l’on allait se battre non plus avec la plume et ä 
coups d’arreis , mais avec des armes..On appela cette 
guerre Civile la Fronde, parce qu’on la prit d’abord peu 
au serieuX. 
Les magistrats du Parlement 6taient en apparence ä 
la tete du mouvement de la Fronde; mais la direction 
veritable en appartenait ä Paul de Gondi, neveu et 
coadjuteur de l’archeveque de Paris. Fils d’Emmanuel 
de Gondi, general des galeres royales, eleve de l’illustre 
Vincent de Paul, Gondi n’avait profite ni des pieux 
exemples de son pere, ni des legons de son saint precep- 
teur. Entre dans les ordres sans vocation, il montra de 
bonne heure son humeur turbulente. Sans foi ni moeurs, 
il savait sauver les apparences, faisant le mal devant 
Dieu, le bien devant les hommes, et gagnant le peuple 
par de larges aumönes. Son reve etait de supplanter 
Mayzarin. 
Des femmes se jeterent dans la lutte, comme M'le de 
Montpensier, fille de Gaston, plus intelligente que 
son pere, mais aussi inquiete et aussi turbulente; 
Ja belle et fiere duchesse de Longueville, sceur de 
Conde; la remuante duchesse de Chevreuse, que trois 
exils n’avaient pu calmer; l’arrogante duchesse de Mont- 
bazon ; la princesse palatine Anne de Gonzague, celebre 
pour ses excentricites licencieuses, plus tard noblement 
reparees, On se battait autant par galanterie que par 
ambition. C’etaient des heroines de la Fronde qui, ä 
l’hötel de ville, distribuaient aux jeunes officiers les 
insignes de leurs dignites. « Le melange d’&charpes 
bleues, de dames, de cuirasses, de violons, dans la salle, et 
leson des trompettes dans la place, donnaient un spectacle 
qui se voyait plus souvent dans les romans qu'ailleurs, » 
Mais ce cöte ridicule de l’insurrection ne doit pas en 
faire oublier le cöte serieux, represente par les magis- 
trats. Derriere le Parlement, il y avait les bourgeois et le 
peuple ; les bourgeois et le peuple de Paris d’abord, puis 
ceux de tout le royaume. Des manifestations eclataient
	        
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