LES DEMEMBREMENTS DE L’EMPIRE CAROLINGIEN. 219 
50n pays. Il parvint & s’enfuir chez Jes Normands, Lä, il com- 
MEnca par se mettre au service de ceux qui se vovaient & un 
brigandage continuel Pour procurer des vivres au reste de la 
nation et qu’on appelait la flotte (Aotta) ». 
Dudon, doyen de Saint-Quentin!, dit aussi qu 'Hasting etait 
n6 en France, « La nation francaise fut horriblement foulee par 
Hasting qui 6tait pourtant ne francais (Astingo francigend). » 
Il peut sembler 6trange que le plus terrible des rois de mer 
ait &t6 un Francais, Le fait pourtant n’a rien d’impossible, Les 
Normands devaient 6tre, a l’origine, fort peu nombreux. Tout 
fugitif, tout bandit, tout serf courageux &tait le bienvenu parmi 
Sux, Outre qu'ils se recrutaient de compagnons robustes et har- 
dis, ils acqueraient des interpretes et des guides qui devaient 
les conduire sürement au ceur du pays. 
« Les rivieres, dit Grosley, qui portent aujourd’hui l’abon- 
dance dans ]’'interieur de la France, y portaient alors la desola- 
tion et une guerre sans reläche, Le Rhin, l’Escaut, la Somme, la 
Seine, la Loire, la Garonne,’le Rhöne möme, avaient leurs Has- 
lings, qui, y ayant pris des 6tablissements fixes, et se donnant la 
Main au besoin, jouissaient paisiblement du fruit de leurs ra- 
Dines, Dans les divers departements, sous lesquels ils s’etaient 
Dartage la France, leur service, moitie piraterie, moitie finance, 
56 faisait en partie par les Francais eux-mömes, qui entraient 
avec eux en soci6t6 tacite, ou qui prenaient ouvertement de 
l’emploi chez eux. Ils 6taient en compte ouvert avec la plupart 
des grands seigneurs, qui se servaient d’eux soit dans leurs que- 
relles particulieres, soit pour ranconner leurs vassaux. Le besoin 
de Vivre, le desir de faire fortune, de s’avancer, dc parvenir sans 
!alent et sans travail, l’amour de gains criminels, mais faciles, 
l’exemple d’Hasting parvenu de !’etat le plus vil ä un des pre- 
Miers Dostes, jetaient dans le metier une foule d’aventuriers, 
9JUl aimaient mieux se faire Normands, que cordonniers, ma- 
<00S, maneuvres ou bergers, D’autres prenaient de l’emploi 
Parmi eux, pour &tre A couvert du pillage; car alors, en France, 
U n’y avait pas de milieu : il fallait ou piller ou &tre pille. » 
a’ Les vieilles chroniques sont remplies des tristes exploits 
1 Hasting, De 845 ä 883, c’est-a-dire pendant trente-huit ans, 
NE cessa de promener sur la France I& flamme et le fer. On 16 
1: Düudon, doyen de Saint-Quentin, a gerit, 
8cle, une ristotre des Narmande ia an 006° 
au commencement du onzitmae
	        
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