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CHAPITRE VI.
jours, les chasseurs n’avaient plus de vivres el presque plus
de munitions. Ils se preeipiterent 1a haionnette en avant,
forcerent la ligne du blocus et gagnerent un ravin. Les
Arabes les y poursuivirent, el c’est A peine si douze hommes
purent öchapper au massacre. Tel ful le douloureux comhat
de Sidi-Brahim, Le marcchal Bugeaud dut enlreprendre
toute une campagne pour reparer ces döüsastres et inspirer
aux Arabes une vive terreur.
Le marechal Bugeaud demanda alors & rentrer en France
(1847). Le gouvernement general de V’Algerie fut donne au
vainqueur de Ja smala, au jeune duc d’Au-
male. Celui-ei s’appliqua A poursuivre Abd-
el-Kader, de plus en plus denu“ de ressour-
ces, prive möme d’un de ses plus farauches
lieutenants, le sherif Bou-Maza, qui lit sa
soumission. L’emir, cependanl, ne desespe-
rait pas encore de sa cause, IL entreprenait
möme de renverser l’empereur du Maroc : il
öchoua el se vit oblige de quilfer encore ce
pays. Son audace neanmoins l’amenait jJusque dans les terri-
toires oceupes par les Francais; mais il 6tait traque de
toutes parts, il ne ponvait joindre les quelques tribus qui
Jui demeuraient lideles. Les colonnes du güneral Lamort-
ciere le serraient de prös, 1a route möme du deösert ut fut
fermöe, Abd-el-Kader, eraignant de tomber entre les mains
des {roupes du sultan du Maroc, prefera Etre le prisonnier
de ia France, 11 6crivil une leltre au due d’Aumale, qu'il
appelait « le chef le plus magnifique des armöes francaises,
le fils du sultan des sultans du pays de Roum ». Le 25 de-
cembre, il arrivalt aux ayanl-posles francais, a co möme
maraboui de Sidi-Brahim, fameux par sa vietoire! Le seir,
Lamoriciere conduisit F’6mir au prince: celui-eL approuva
les canyventions faites avec Abd-el-Kader, en verlu desquelles
gelni-ei devait etre conduit en Egyple ou en Syrie. IE ordonna
a Abd-el-Kader de rendre sa soumission Gelalanle en venant
le lendemain lui olfrir un cheval, selon usage arabe. La
triste ceremonie eut lieu, I la lois grandiose et Lragique,
Louis Philippe, »lus defiant et moins günereux que son fils,
Lamoricliere.
