N HISTOIRE MODERNE
mais aucune puissance ne protesta officiellement, sauf la
Russie. Il n’y eut guerre qu'avec la Hollande, et encore
fut-ce la faute de l’Angleterre.
A la Haye, 0ü le stathouderat &tait exerce par le prince
d’Orange, qui avait epouse Henriette, fille de Charles Ier,
la Republique anglaise ne rencontra d’abord que de
’hostilite. La mort du prince, enleve par la petite verole
dans sa vingt-quatrieme annee (6 novembre 1650) sans
laisser d’heritier, car sa veuve n’accoucha que le 14 no-
vembre du prince qui devait &tre lefameux Guillaume II,
amena un rapprochement de la Hollande et de l’Angle-
terre. Le stathouderat fut aboli, la Republique procla-
möee, et des negociations S’engagerent pour unir les deux
republiques dans une etroite alliance. Elles echouerent.
Le Parlement, pour se venger, vota l’acte de navigation
(9 octobre 1651), interdisant a tout navire etranger d’im-
porter en Angleterre aucune denree qui ne füt le produit
du sol ou de l’industrie de son propre pays. Non content
de ruiner‘ainsi les Hollandais, ces courtiers de.l’Europe,
dont le commerce de transit faisait la principale richesse,
il leur declara la guerre.
Elle ne fut pas heureuse d’abord pour les Anglais, L’ami-
ral hollandais 7Tromp remporta sur l’amiral Blake une
brillante victoire le 80 novembre 1652, et se promena
en vainqueur dans toute la Manche, portant cloue ä son
grand mät un balai gigantesque, pour annoncer son
intention de balayer les mers et de les nettoyer des
Anglais. Mais il fut tue l’annee suivante (10 aolt 1653),
dans un combat acharne qui dura trois jours; et bien
que Ruyter Veüt remplace avec gloire, les Etats gene-
raux, fatigu6s de la lutte, implorerent la paix (5juin 1654),
Les Hollandais devenaient les allies de la Republique an-
glaise, s’engageaient & fermer leur pays aux Stuarts, et ä
ne Jamais €lever au stathouderat le jeune prince d’Orange.
Coups d’Etat de Cromwell; sa diectature. —
Cette guerre n’avait pas €te populaire en Angleterre.
Cromwell en profita pour faire un coup d’Etat et S’em-
parer du pouvoir. Le 20 avril 1653 il fit entrer dans la
salle des seances des Communes un peloton de fusiliers,
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