LE GOUVERNEMENT IMPERIAL. nant spirituel de l’Empercur. Mais Pie VIT se ressaisit et desa- voua Vacte surpris dans une heure d’epuisement ä sa fai- blesse — il avait soixante et Onze ans (mars 1813). Bientöt, du reste, les defaites contraignirent Napoleon a rendre au Pape la liberte (janvier 1814). Pie VII, rentre en possession de Rome, devait en 1815 y Offrir un asile aux Bonapartes chas- ses de France, et peu apres il demandait, dans une admirable lettre aux souverains allies, un adoucissement « aux tortures » x du pauvre exile » de Sainte-Helene, Ce conflit religieux eut des conseJUenNces politiques. Le clerge et les Catholiques, d’abord favorables ä Napoleon, restau- rateur du culte, devinrent hostiles ä Napoleon, persecuteur du Pape. La crainte qu’inspirait l’homme empecha, jusqu'aux derniers jours du regne, que cette hostilite se manifestät par des actes publics. Mais le clerge se trouva gagne par avance aux Bourbons, et ce fut dans ses rangs que la royaute restauree, cn 1815, rencontra SES plus actifs et ses plus de- vou6s partisans. 595 Le gouvernement imperial finit du reste par me- LE MECONTEN- ; ; 5 V contenter la majeure partie des Francais. Vers TEMENT ; AM ey ; 1809, cinq ans ä peine apres V’etablissement de GENERAL , . . l’Empire, on commencalt dans toutes les classes de la societe a se detacher de Napoleon, si populaire au temps du Consulat. La desaffection etait a peu pres gene- rale .quand il tomba en 1814. La suppression de toute liberte politique, Pinquisition policiere, le despotisme preten- dant regenter jJusqu’ä la pensee, mecontenterent la bourgeoisie instruite. Le Blocus Continental! paralysa le grand commerce, et s’il favorisa le developpement de V’industrie, favorisa aussi jes speculations. De lä, en 1811, "une redoutable crise &cOonO- mique, des ruines multiples, le mecontentement de tout le monde des alfaires, industriels, armateurs, negociants. LES CONTRIBUTIONS > INDIRECTES D’autre part, V’administration de VEmpire, sans cesse agrandi, finissant par comprendre 130 depar- tements avec 60000 000 d’habitants, par s’etendre de Rome A Hambourg et de Brest ä Raguse, coutait tres cher, quelque sagement ordonnees que fussent les de- penses. De meme, bien que les frais des guerres aient ete pour ı. Voir ci-dessous, pages 649 et sujvantes.