536 L’EMPIRE. suite se presentant au combat par Gchelons et detruite en detail; de V’autre une armee, ramassee d’abord sur un etroit espace, poitrines contre sacs, puis s’etendant, elargissant son champ de bataille et developpant. ses colonnes, comme se develop- bent et s’ecartent les doigts plies d’un poing qui s’ouvre. Dans un premier combat, de six heures ä neuf heures, Lannes, sortant du reduit du Landgrafenberg, refoula un premier corps prussien, 8000 hommes 6&tablis aux trois villages de Cospeda, Lützeroda, Closwitz. Sur le champ de bataille elargi de la sorte commencerent ä deboucher, ä droite le corps du marechal Soult, montant de la vallee de la Saalesur Closwitz, a gauche le corps du marechal Augereau, arrivant d’I&na et montant par le ravin de Mühlthal sur Cospeda; Lannes, formant le centre, fut renforce par Vavant-garde de Ney. Napoleon disposa des lors d’environ 30.000 hommes. Une seconde bataille, la plus rude — elle dura quatre heures, de dix heures ä deux heures — fut livree sur le front des villages d’Isserstaedt. et de Vierzchnheiligen, ol le:prince de Hohenlohe venait d’arriver et deployait environ 30000 hommes. L’infanterie prussienne, marchant comme ä la parade, essaya de reprendre Vierzehnheiligen ol Ney s’etait etabli. Arretee ä& 500 metres du village, sans oser-tenter l’assaut, elle tint pres de deux heures, bien en ligne, executant aussi regulierement qu'au champ de tir des salves, & peu pres sans effet sur des nuees de tirailleurs dont par contre tousles coups portaient. Deconcertes par un procede de combat que ne pratiquaient pas les disciples de Frederic, surpris de l’inefficacite de leurs feux, affreusement Jecimes, les masses adverses croissant sans cesse, la cavalerie de Murat commencant ä entrer en ligne, vers deux’heures, brus- quement les Prussiens lächerent pied et leur armee en peu Y’instants ne fut plus, — le mot est du, marechal von der Goltz, — « qu'un ouragan. de fuyards ». A ce moment, venantde Weimar, apparaissait A six kilometres de Vierzehnheiligen, un nouvel echelon prussien, 15000 hommes, sous le general Ruchel. Celui-ci deploya son monde en avant de Cappellendorf. La, fut livre le troisieme et dernier combat de la journee. Au milieu de la debandade des corps dejä vaincus, Ruchel prit hardiment l’offensive et sa contre-attaque refoula meme les premieres troupes qu’il rencontra. Mais son elan fut vite bris@ et, en moins d’une demi-heure, Ruchel etant tue, ses regiments disloques furent emportes dans la debäcle generale.