L’EUROPE DE 1498 A 1610 205 sens droit et juste, son esprit pratique; enlin ce tour heureux de langage et cette eloquence naturelle qui S’im- posait a tout le monde. Peu de princes ont €t6 aussi populaires, parce que peu ont cherche avec tant de zincerite le bien de leurs sujets. Tout compte fait, c’etait un grand roi, et le pape Paul V ne mentait pas & la verite quand il disait au cardinal d’Ossat, ambassadeur de France & Rome : « Vous avez perdu un bon maitre, et moi mon hbras droit. » RESUME La Reforme fait d’abord peu d’adeptes en France. Cependant des fanatiques, pendant la captivite de Frangois Ier, profanent A Paris des images sacrees : le peuple applaudit ä leur supplice. En 1528, nouvelles profanations, que Francois Ier se voit force par l’opinion de chätier rigoureusement. En 1534, un nouveau complot des reformes fait elever de nouveaux büchers compliques du supplice de V’estrapade. Calvin, de Bäle, envoie son livre de VInstitution chretienne Aa Francois Ier, qui, irrite, laisse, en 15%, poursuivre en Provence les Vaudois. Les calvinistes font des progres en France sous Henri IL, qui les proserit sous des peines severes par Vedit de Chätequbriant (1551). Ils continuent cependant ä croitre, meme ä Paris, ou le voi est oblige de faire poursuivre deux membres du Parlement, Dufaure, qui se retracte, et Dubourg, qui est brüle (1559). Sous Francois II (1559-1560), les Guises tout-puissants com- battent & outrance les huguenols, qui ripostent par la conjuration d’Anıboise (1560). Elle &choue ; le prince de Conde, compromis, Echappe A l’echafaud gräce ä la mort du roi. L’avenement de Charles IX (1560-1574) enleve le pouvoir aux Guises et le donne a Catherine de Medieis, qui veut tenir la ba- lance &gale entre catholiques et protestants. Son chancelier, Mi- chel de L’Höpital, la seconde, et par l’edit de juillet (1561), par le colloqgue de Poissy, par Vedit de janvier (1562), cherche ä ramener la paix. Elle est plus troublee que jamais. L’echauffourege de Vassy (1°r mars 1562) est le signal de la guerre civile. Toute la France est en feu, Dans le midi on se bat au hasard. Dans le nord la guerre se fait avec plus de methode, entre les calholiques, commändes par Francois de Guise, Antoine de Bourbon, roi de Navarre, Je connetable de Montmorency, et les protestants, que dirige le prince de Conde, aide par Coligny. Antoine de Bourbon perit sous les murs de Rouen; Francois de Guise est assassine au siege d’Orldans; Montmorency est tue dans une victoire a Saint-Denis (1567) ; Conde est vaincu et tue ä Jar- nac (15369) par le duc d’Aniou: Coligny est vaincu egalement ä