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CHAPITRE XI. 
Napol&on, qui entendait contröler jusqu’'au choix des 
ministres prussiens, permit au roi Frederic-Guillaume 
d’employer le baron de Stein, n6 dans le duch de 
Nassau, et sur les sentiments duquel il se m6prenait. 
Stein, en effet, patriote allemand, encouragea l’associa- 
tion du Tugenbund qui, supprim6 sur les ordres de 
Vempereur, en 1810, acquit plus de puissance en Se 
transformant en soci6t6 secrete. Stein entreprit ensulte 
de rögenerer le pays en lui appliquant des principes que 
lui-möme avait pourtant combattus, mais qui S’impo- 
saient a toute ’Europe. Il detruisit le vasselage de la 
glöbe, abolit les privileges territoriaux de la noblesse, 
permit aux bourgeois et aux paysans d’acquerir des 
terres, comme aux nobles de se livrer ä Vindustrie et 
au commerce : il fondait ainsi l’6galit6 civile. Il cr6ait, 
de plus la vie municipale en introduisang pour le choix 
des magistrats le principe de l’&lection par tous les 
citoyens, soumis seulement, pour le droit 6lectoral, & 
certaines conditions de cens. Il voulut aussi que dans 
Varm6e l’avancement füt r6gl6, non sur la naissance, mais 
sur le mö6rite : toutefois, la noblesse demeura ce qu'elle 
6tait, la premiöre classe de l’Etat et en possession des 
grades de Varm6e, parce quelle 6tait exclusivement 
guerridre. Les efforts de Stein, secondes par le ministre 
de la guerre, un officier hanovrien, Scharnhorst, pour 
Eluder par des r&glements secrets la clause limitative 
des forces militaires prussiennes, ne pouvailent 6chapper 
A Napoleon. Atteint par un döcret date de Madrid, de- 
clar6 ennemi de la France et de la Confederation du 
Rhin, le baron de Stein se r6fugia en Russie, d’oü il con- 
tinua & exeiter l’Allemagne. 
Les sentiments prussiens se manifestaient d’ail- 
Jeurs publiquement en 1809, lors de la campagne 
d’Essling. Le major Schill, dont nous avons racont6 les 
courses en Allemagne, exercait, avant l’insurrection, 
son r6giment sur la place publique de Berlin : il af- 
fectait d’indiquer la position qu'il fallait donner au sabre 
pour couper la töte d’un Frangais, et comment, enrepre-