LA GAULE FRANQUE. [Carte, p. 24]
les guerriers prenaient leurs armes et quittaient leurs
cabanes pour courir les aventures, entreprendre une
incursion sur le territoire romain, ou se lancer au hasard
& Lravers les bois, cherchant de droite et de gauche
V’occasion de faire du butin et de livrer bataille,
deux choses qu'ils aimaient passionnement.
Mais, quand l’automne arrivait, ils regagnaient leurs
demeures, La, tout Vhiver, ils demeuraient oisifs: &
leurs yeux, il y avait paresse et lächete a acquerir par
le travail et la sueur ce que le sang pouvait donner
honorablement. Les festins et le Jjeu 6etaient leur seule
Occupation et leur seule distraction. Quand ces fetes
BrOSSieres Etaient terminges, ils passaient des journees
entieres devant leur foyer, accroupis,
silencieux et reveurs, songeant peut-&tre
aux joles feroces du Walhalla, etrange
paradis consiruit comme les cabancs
germaniques, mais dans des propor-
tions grandioses, et ou leur dieu su-
pröme, Odin, leur promettait de les
faire se battre, manger et boire pendant
Vl’eternite,
Les Francs ne portaient gu&re d’armes
defensives, si ce m’est un petit bou-
clier, orne de couleurs et d’emblemes ;
le casque Eetait rare. Les armes offen -
sives etaient la grande €pee de fer ou
d’airain, la framge, javelot particulier qu’on jetait de
loin sur l’ennemi ou dont on se servait comme d’unc
lance, et une espece de hache qu'on appelait fran-
CiIsque.
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L’organisation politique 6tait peu compliquee :
chaque tribu avait son roi particulier, qu'elle choisissait
librement parmi les membres d’une famille qui etait
censee descendre d’un heros national, la famille de