154 HISTOIRE DE LA FRANCE ET DE L’EUROPE
Ces serviteurs sont presque tous des nobles. Ils consti-
iuent, avec quelques hötes de passage, ce qu'on appelle la
sour. Ils sont repartis en plusieurs services. IL y a celui de
ia bouche, de la chambre, de la chapelle, de la‘ venerie, des
4curies ; les ecuries royales renferment 5.000 chevaux.
D’autres composent la maison de la reine, du dauphin, de
Monsieur, frere du roi, de tous les princes du sang. Sitöt
que nait un prince royal, on lui forme une maison civile.
Les dames ont leur place dans cette brillante domesticite :
alles sont dames d’honneur, lectrices, femmes de chambre
de la reine et des princesses du sang.
Les faveurs reservees aux courtisans. — Le roi
est le grand dispensateur de toutes les faveurs : un mot de
ui peut enrichir une famille ; c’est ui qui nomme aux gran”
des charges publiques, aux grandes dignites ecclösiastiqueS,
A tous les grades dans l’armee. Veut-on pour son aine une
belle situation militaire, pour son cadet un riche eveche ol
une abbaye de bon rapport? C'est au roi quiil faut plaire-
Comment n’accourrait-on pas de toutes parts & la curde ?
Möme les plus recalcitrants y vinrent quand on s’apergut
que le roireservait toutes ses gräces & ceux-la seuls qu!
vivaient pres de lui, et quiltraitait les autres un peu comme
des frondeurs et des boudeurs.
Les plaisirs de la cour. — La cour avait un autre
attrait : en bons maitres de maison, les rois savaient traiter
croyalement leurs hötes, Les seigneurs qui viennent ä la cour
y sont presque ‚tous loges, nourris, et tous y sont amuseS
aux frais du rol.
Et quels plaisirs ! Ce ne sont que festins, bals, spectacles:
chasses, promenades, voyages, carrousels, longues parties
ol l’on joue gros jeu, sans compter le plaisir plus delicat et
de tous les instants de vivre au milieu d’une societe elegante,
oolie, cultivee, causant agreablement, agrementec de
dames autour desquelles se nouent et se denouent sans
zesse toutes sortes d’intrigues.
Quelle difference avec la vie triste et monotone du vieu*
chäteau feodal! Aussi, quand une fois on a goüte de la cour,