LES MEROVINGIENS,. [Carte, p. 24]
Les Francs avaient introduit avec eux, en Gaule, leurs
meurs nationales, qui faisajent le plus complet contraste
avec les meeurs romaines. L’autorite du roi etait limitee
par la reunion des guerriers qui decidaient des affaires
publiques. L’Assemblee, qu’on appelait le Champ de
Mars ou le Champ de Mai, se tenait ä jour fixe, en
plein air; les chefs etaient debout, au milieu, et la mul-
titude les entourait; les decisions etaient prises en com-
mun, et chaque homme pouvait donner son avis. Le roi
n’avalt qu'a faire executer les decisions de la majorite.
Cependant Vegalite primitive des Francs disparut
bientöt apres la conquete‘: les chefs recurent d’immenses
domaines ; ils en distribuerent des portions appelces
benefices aux jeunes guerriers, leurs leudes ou leurs
fideles, qui s’etaient ranges sous leur influence et qui
resterent atlaches & leur forlune : ainsi se constitua une
aristocratie barbare. Quant aux simples hommes libres,
ils recurent une terre appelee alleu qui ne relevait de
personne.
(2°) Progres de la puissance de l’Eglise. — A cöte de
l’aristocralie franque, une autre classe dominante se
formait, c’etait le eclerge. Les eveques, appartenant
pour la plupart par leur naissance a de nobles familles
gallo-romaines, etaient devenus, depuis la chute de
Vlempire romain, comme les chefs nmaturels de la
population indigene et exercaient ainsı une grande
influence politique,
Puis,. Clovis, pour les recompenser de Vassistance
qu'ils lui avalent donnege dans ses conquetes, leur avait
accorde beaucoup de privileges: il avait exempte les
terres du clerge de tout impöt; il avait donne aux
6glises le droit d’asile, c’est-ä-dire que les officiers du
roi ne pouvaient plus arreter ceux qui sS’etaient refugies
pres des autels.
Enfin, la piete des Frances, nouvellement converlis, se
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