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de tous vos maux c’est ce que vous appelez « vos biens », d’est
votre terre, c'est votre propriete individuelle elle-meme.
Comprenez-le bien, vous manquez de loisirs, de distractions,
de securite du lendemain, parce qu’une grosse partie du
fruit de votre travail sert a nourrir une classe de privilegies ;
aujourd’hui quand vous payez une machine agricole, vous ne
Payez pas seulement le travail de l’ingenieur et des ouvriers
qui Font faite, ’usure de Foutillage qui a servi a la fabriquer
et les frais generaux de l’usine d’ou elle sort ; vous payez en
Outre la dime a l’actionnaire de cette usine, la dime A l’äction-
naire de la mine de houille qui fournit du charbon A cette
u-ine, la dime au banquier qui escompte les effets de com-
merce de la societe commerciale qui exploite cette usine ou
cette mine.
Quand vous payez le prix du transport de cette machine
agricole, ou.de vos engrais, ou de volre sucre, ou de n’im-
Porte quoi, vous payez en plus du travail des ingönieurs et
des ouvriers des chemins de fer,en plus de l’usure du materiel
de roulage, en plus des frais generaux de la compagnie de
Chemins de fer, vous payez une dime A Vl’actionnaire oisif de
ces chemins de fer.
Pour le sucre que vous consommez, pour le vetement que
vous portez, pour tout, vous payez des dimes aux capitalistes
du commerce, de l’industrie et de l’agriculture.
Et toules ccs dimes, vous avez beau ne pas les voir aussi
Netltement que vous voyez la main du percepteur, elles vous
saignent infiniment plus que l’impöt direct.
Vous &tes genes, vous menez une vie de privations, non seule-
ment par le fait de ces dimes, mais par le fait des gaspillages
de force qu'entrainent la libre concurrence et la propriete
individuelle; je vous ai montre au debut de notre entretien
ces gaspillages effrenes,
Eh bien! ces deux causes de misere et de gene seraient
supprimees en regime colleetiviste.
D’une part, il n’y aurait plus, comme aujourd’hui, une
classe de capitalistes ä entretenir : ce qui ne veut pas dire,
entendez-mol bien, que les capitaux n’existeront pas; ily
aura toujours des mines, des usines, des champs, des lignes
de chemins de fer, une Banque avec ses succursales,
mais tous ces capitaux-la, tous ces instruments de travail-la,
Seront non ä une classe privilegiee, mais &a tous. Premier
avantage, dont les paysans profiteront comme tous les
membres du corps social : l’argent qui aujourd’hui va dans
les poches d’un million de bourgeois riches et qui leur sert &
satisfaire leurs besoins de luxe et leurs pires orgies, servira
a alimenter des services publics utiles, comme les pensions
de la jeunesse et de la vieillesse.
Deuxieme avantage : tous les gaspillages de travail, de