Full text: [Teil 3, [Schülerband]] (Teil 3, [Schülerband])

LES BARBARES, 
sang penetra jusqu’d leur appartement, Ces hommes voulaient 
de l’argent; ils demandaient avec menaces des ir6sors que 
Marcella ne pouvait leur livrer3 ils la frapperent si eruellement 
qu'elle defaillit. Au milieu de ses souffrances, elle ne faisait 
entendre qu'un cri : « Gräce pour Principia! » Elles furent 
enfin transportees dans 1’6glise Saint-Paul, qui 6tait & la fois un 
höpital et un lieu de refuge; Marcella expira quelques jours 
apres, Ainsi perirent beaucoup de femmes chretiennes sous les 
nutrages de ces barbares qui 6taicnt chretiens, et dont elles 
avaient peut-&tre souhaite le triomphe. 
L’ardeur du pillage avait entraine un offieier goth dans un 
quartier retire, IL y remarqua une maison d’assez belle appa- 
rence, il y entra et la trouva & peu pres deserte : son gardien 
Gtait une vieille femme, vetue du costume des vierges, qui 
accueillit l’etranger avec dignite. A la sommation ordinaire : 
« Apporte-moi tout ce que tu as d’or », la femme s’approcha 
d’une cachette dont elle ouvrit la porte et elle en tira des objets 
precieux qu’elle etala successivement devant le barbare. « C’est 
le tr&sor de Vl’apötre Pierre, dont je suis depositaire, repondit- 
elle; ces vases sont ceux qu'on emploie aux mysteres dans sa 
basilique. Prends-les, si tu veux, cela te regarde, et tu sais & 
qui tu en rendras compte : pour moi, je les abandonne & ta 
discretion, car je n’ai ni la force de les defendre, ni le droit de 
les donner. » 
Emu de ce qu'il entendait, le Goth envoya prevenir Alaric, 
s’enquerant de ce qu’il devait faire : Alaric, effraye A son tour, 
ordonna que tout füt reintegre dans la hasilique de Saint-Pierre, 
sans que personne osät en detourner la moindre parcelle. Il 
recommanda aussi que le transport se fit avec toute la venera- 
tion et la pompe convenables. L/’officier cut bientöt r6uni des 
soldats de sa nation, des Romains esclaves ou libres; des chre- 
tiens se joignirent volontairement A cette troupe, et il se forma 
une procession qui s’achemina lentement vers le sanctuaire de 
l’apötre. Lcs uns portaient au-dessus de leur t6te les divers 
meubles du {ir6sor, les autres formaient le cortege et des files de 
zoldats les environnaient ou les precedaient 1’6pee au poing. On 
entonna des psaumes et des hymnes ol la voix des Golhs se 
mölait & celle des Romains par une harmonie bizarre, chacun 
chantant dans sa langue. Comme ceux qui faisaient partie de la 
procession n’etaient ni rudoyes ni voles, des polytheistes s’y 
glisserent nour sauver leur vie et leur argent. Il parait qu'ä& 
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