schoua devant la resistance du primat Thomas Becket. 11 fut plus heureux 
:ontre la noblesse qu'il soumit A l’impöt de T’escuage (argent du bouchier). 
En payant cette taxe, 1a noblesse 6tait sans doute ailranchie du service 
militaire personnel, mais Sa puissance feodale s’en irouvait diminnee, Car 
je roi pouvail se passer d’elle et V’asservir ä son gr6, maintenant quil 
avait de l’argeut pour solder des mercenaires elrangers. 
Cleres et harons se tinrent tranquilles sous Je regne de Richard Ceur 
de Lion (1189-1199) dont ils redoutaient la fermele et, peut-&tre, 1a fero- 
‘46. Ils devajent prendre leur revanche sous son frere Jean sans Terre. 
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LECTURES HISTORIQUES, 
Le roi Jean. 
« Quelque souille que soit V’enfer, la presence seule de Jean y 
serait une souillure. » Ce terrible jugement des contemporains 
est devenu le verdiet de Y’histoire. Jean possedait les brillantes 
qualites des princes de sa maison. Passionn@ pour V’etude, il 
faisait ses delices des @uVres de Pline et s’entourait d’hommes 
de lettres ; vif, intelligent, aimable, enjoue, il avait un irresis- 
+ible pouvoir de seduction, mais, au fond, quel abime de cor- 
ruption! Il incarnait pour ainsi dire en lui tous les vices de sa 
famille : insolent, 6goiste, monstrueusement debauche®, il 6tait 
naturellement eruel, superstitieux, tyrannique; il mentait effron- 
j6ment et manquait sans h6siter A toutes les lois de l’honneur. 
Brutal des son enfance, jusqu’a tirer la barbe, par plaisanterie, 
A des chefs irlandais venus pour lui rendre hommage ; ingrat et 
perfide & l’egard de son pere, que sa conduite fit descendre dans 
{a tombe blanchi avant !’äge, il trahit son frere Richard et fit 
assassiner SON NEVEU, Arthur de Bretagne; c’6tait, du moins, 
l’opinion generalement repandue dans la chretiente. Tres mau- 
vais mari, il abandonna Hawisia de Glocester, et fut infidele & 
Isabelle d’Angouleme ; s’agissait-il d’infliger des supplices, sa 
zruaute allait jusqu'au raffinement ; par son ordre, des enfants 
mouraient de faim dans les prisons, et des vieillards 6taient 
Aerases sous des chapes de plomb 1, Impie jusqu’au cynisme et 
zrossierement superstitieux, cet homme qui, par m6pris pour les 
pretres, tournait Je dos A la messe, möme pendant la ceremonie 
1. Tel fut le sort de V’archidiacre de Norwich, qui avait 086 parler d’ex6cuter la 
;entence d’excommunicalion lanc6e par le pape conlre le roi. Un pieux ermile, 
qui avait predit a Jean sa dechsance, fut, par son ordre, attache ala queue d’un 
;heval fougueux. Ayanl exige d’un juif une somme de dix mille marcs, il lui St 
arracher une dent chaque matin, Jusqu’a ce que le malheureux eüt donne caution 
pour le paiement. Une de ses plaisanteries favorites Etait de faire acerocher des 
Dendus aux colonnes du lit de sa femme Isabelle.