730 L’EMPIRE,
ans occuper les places du nord et de Vest. Telle fut la desas-
treuse conclusion du nefaste retour de l’ile d’Elbe : la France
se trouvait plus petite qwäa la veille de la Revolution.
LA FIN
DE
NAPOLEON
Quand Ile traite de Paris fut signe, Napoleon &tait
depuis plus d’un mois interne a Sainte-Helene, un
rocher perdu sous les tropiques, entre l’Afrique et
l’Amerique, au milieu de 1’Ocean Atlantique. Apres
son abdication, il avait gagne le port de Rochefort, pensant s’y
ambarquer pour les Etats-Unis. Mais une croisiere anglaise
bloquait la cöte et Napoleon soupconnait — ce qui &tait vral —
que Fouche voulait le livrer soit aux Bourbons, soit aux Allies.
[L eut confiance dans la generosite du seul adversaire ‚qu'il
n’eut jamais pu vaincre. Napoleon demanda asile au gouver-
nement anglais et l’autorisation de vivre libre en Angleterre. Il
s’embarqua & bord du Bellerophon, un des bätiments de la
croisiere (15 juillet). Les Anglais le considererent comme pri-
sonnier de guerre. Il vecut ä& Sainte-Helene, avec quelques
ädeles, dietant ses souvenirs, soumis a de penibles vexations,
yarde a vue par des.soldats, etroitement surveille dans }a villa-
prison de Longwood, par le gouverneur Hudson Lowe, « un
homme stupide », a dit Wellington, « implacable sur la con-
signe », et par les commissaires des Allies. L’expiation dura
six ans. Debilite par le climat, mal soigne par la faute des
Anglais qui pretendaient feinte sa maladie, l’Empereur mourut
A cinquante-deux ans, le 5 mai 1821, le soir, un peu avant Six
heures, apres d’atroces souffrances, d’un cancer ä Vestomac.
VW]
L’ARMEE IMDERIALE
Il n’y eut point sous l’Empire, comme il y avait cu sous 1a
Revolution, de transformation profonde de Varmee. Les prin-
:ipes de son recrutement et de son organisation resterent les
mömes. La seule nouveaute importante fut, On l’a vu‘, au
moment de la levee du camp de Boulogne, la creation d’une
unite tactique plus forte que la division, le corps d’armee., La
i. Voir ci-dessus, page 614.