Full text: L' époque contemporaine (Classe de troisième, [Schülerband])

TRANSFORMATION DE LA SOCIETE FRANCAISE. 424 
Quant aux paysans, la Revolution fit du plus grand 
LES PAYSANS nombre des proprietaires. D’abord Vabolition des 
redevances feodales leur a assure la pleine propriete 
des terres deja possedees par eux- D’autre part, ils acheterent 
une bonne partie des terres mises en vente ä titre de biens natto- 
naux. Ces biens nationaux, c’etaient les proprietes du Clerge, 
auxquelles furent ajoutees les proprietes des emigres. En effet, 
bien que la Declaration affirmät, a Varticle XVII, le caractere 
« inviolable et sacre » de la propriete, bien que par suite la con- 
fiscation, tant de fois pratiquee par la royaute, eüt ete abolie, 
l’Assemblee Legislative, en juillet 1792, decreta la confiscation des 
biens des emigres. C’6tait le renouvellement des mesures ordon- 
nees par Louis XIV contre les Protestants, lors de la revocation 
de l’edit de Nantes. La grande etendue des terres misesen vente, 
les besoins pressants de VEtat firent baisser la valeur du sol et 
en rendirent l’acquisition facile aux paysans. C’est1ä un:.des resul- 
tats capitaux de la Revolution; c’est par la qu'elle a conquis la 
population rurale, C’est-A-dire la masse essentielle de 1a France. 
- Le principe d’egalite si solennellement proclame, nc 
LE PRINCIPE . . 
DECALITE fut cependant pas rigoureusement respecte en ma- 
ETLES tiere politique, dans les diverses constitutions €ma- 
SONSTITUTIONS N6Ges des Assemblees revolutionnaires, la constitution 
de 1793 exceptee. Le principe d’egalite cüt exige 
que le droit de suffrage füt reconnu a tous les citoyens et qu’on 
etablit le suffrage universel. Or la constitution de 1791 et la 
constitution del’an II etablirent, on Va vut, le suffrage restreini 
et censitaire : elles n’attribuerent le droit de voter qu’aux citoyens 
qui justifiaient d’une fortune fonciere determinee. Cetie deroga- 
tion au principe d’egalite fut une consequence des idees des 
Philosophes et des Encyclopedistes sur le compte du peuple, 
qu'’ils appelaient volontiers la « populace ». Ontenait le peuple pour 
ignorant, incapable de comprendre ses interets, et de participer 
utilement & la gestion de ses propres affaires. « Il faut faire 
son bonheur, mais il ne faut pas quiil y travaille », disait, en 
1789, un depute du Tiers. C’etai‘ 7esque exactement la for- 
mule des « despotes eclaires z amis de Voltaire, les souverains 
reformateurs Frederic ILet Josh II: « Tout pour le peuple, 
rien par le peuple »? 
1. Voir ci-dessus, pages 64 et z11. 
2. Vor Temps modernes, page a1:
	        
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