LA POLITIQUE EXTERIEURE DE NAPOLEON. 285
taient des du’ils croyaient entendre le canon. Des officiers am-
putes d’un bras sur le champ de bataille, courdient, l’operation
terminee, reprendre lcur poste de combat. A Essling,les grena-
diers de lz garde resterent, de onze heures du matin a neuf heures
du soir, sous le feu de Vartillerie autrichienne, sans brüler une
amorce, ne faisant d’autre mouvement que de serrer les rangs,
des qu‘un boulet avait fait breche, en enlevant des files de
trois hommes. ‘
L’heroisme ne fut pas moindre chez les soldats improvises des
dernieres campagnes. En 1814, 4 La Fere-Champenoise,
4000 hommes, gardes nationaux en blouse et en sabots, et cons-
crits ä peine exerces, furent assaillis d’abord par 5000, puis par
10000; enfin par 20 000 cavaliers allies, avec 48 canons. Formes
en carres, les Francais Iutterent pendant dix heures. Charges
sans treve, ils parcoururent tout en combattant vingt-huit kilo-
metres, jalonnant leur route de 2000 morts, ayant 1500 blesses,
refusant de se rendre malgre les supplications de l’ennemi. 11s
furent si merveilleux d’heroisme que le Tsar, temoin de la fin du
drame, s’ecriait : « Je veux sauver ces braves! » et pour arre-
ter Ic massacre, se jetait, au risque de se faire tuer, entre ses
Cavaliers et les debris des carres.
Aux jours des defaites comme au jour des victoires glorieuses,
troupiers ä& barbe grise ou conscrits imberbes, les soldats de
VEmpereur justifierent tous ce qu'etrivait d’eux, au lendemain
d’Jena,un officier prussien: « Ils sont petits, chetifs; un seul dc
nos Allemands en battrait quatre; mais ils deviennent an fen
des &tres surnaturels. »