Full text: L' époque contemporaine (Classe de troisième, [Schülerband])

322 EPOQUE CONTEMPORAINE, 
indemnite erale..ä‘vingt fois le revenu de leurs .biens pendant 
V’annee 1700, On avait estime d’abord la: somme necessaire a un 
milliard : d’oüı Pexpression le milliard des Emigres. En realite, 
’indemnite monta A six cent vingt-cinq millions. La mesüre donna 
satifaction aux Emigres et aux acheteurs des biens nationauX, 
qui ne craignirent plus des lors les revendications des anciens 
proprietaires. Mais elle irrita la grande masse des Francais. 
La loi du sacrilege: punissait des travaux forc6s ä 
perpetuite le vol des vases sacres dans une 6glise; 
de 1a peine de mort, le meme vol s’il etait commis & 
main armee, la nuit, avec effraction, et violences contre 
tes personnes; de 1a peine de mort, la profanation publique d’une 
hostie consacr&e. Il 6tait bien peu probable que V’ensemble 
de circonstances exigees par la loi pour qu'il y ait condamna- 
tion, se trouvät jamais reuni, et en fait la loi ne fut jJamais 
appliquee, Elle n’en causa pas moins une profonde stupeur et 
le pays. pensa avec Chateaubriänd et Royer-Collard que cette lof, 
contraire au principe meme du Christianisme, « blessait l’huma- 
nite. sans mettre a V’abri la religion ». 
‚ LA LOI 
DU SACRILEGE 
Deux autres projets de loi, l’un retablissant en partie 
le droit d’ainesse, Vautre relalif a Ia Presse, ne SOU- 
leverent pas une moindre emotion. Le projet dit du 
droit d’ainesse specifiait qu'au cas olı un pere de famille 
payant 300 francs. d’impöts fonciers viendrait a mourir sans 
ıvoir fait de testament, l’aine des fils recevrait en plus de sa 
part legitime la quotite disponible, c’est-ä-dire 1a portion des 
jens dont le pere est toujours libre de disposer. Ce projet de 
loi n’interessait qu'un tres petit nombre de familles, cinquante 
nille environ. IL ne passionna pas moins l’opinion, parce qu'il 
vortait atteinte a V’egalite, celle des conquetes de la Revolution 
A laquelle les Francais tenaient le plus fortement. Aussi fut-ce 
ane explosion de joie quand la.Chambre des pairs, 0U siegeaient 
beaucoup d’hommes de la Revolution et de l’Empire, repoussa 
le projet (mai 1826). 
LE 
DROIT D’AINESSE 
Ce fut egalement la Chambre des pairs qui par son 
attitude contraignit Villele & retirer le projet de 10i 
sur la presse. Ce projet fut qualifie de « loi’'de justice 
et d’amour » par ses partisans, et de « loi vandale » 
par Chateaubriand. Un detail suffit 4 en montrer Vesprit . toute 
SUR LA PRESSE 
LOT
	        
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