134 APOGEE DE LA MONARCHIE ABSOLUE.
catholique; la mort ne lui permit pas d’achever son @uvre;
les materiaux quwil avail ecrits, recueillis apres ui, sont
Jdevenus le livre des Pensees.
Deuxieme periode (1660-1690). — C'est cette periode
que l’on appelle « le Siecle de Louis XIV ». Les 6crivains
peignent avant tout les passions de l’homme; la plupart
sont des moralistes. — Ce sont les vices, les travers et les
faiblesses des hommes de tous les äges ou deleurs contem-
porains qu'ils etudient et analysent; — mais ils s’oublient
aux-mömes : la po&sie lyrique est absente ; l’histoire n’est
oresque pas cultivee.
La langue presente une nouvelle physionomie ; elle est
Alegante ; la phrase est concise, l’expression nette; Vauteur
zherche surtout le mot propre, le mot juste.
La plupart des 6crivains sont penetres de l’esprit monar-
ohique: «Ja brillante litterature de cette 6poque, a dit Miche-
let, n’est autre chose qu'un hymne 3a la royaute ».
Racine (1639-1699) est le rival heureux de Corneille dans la
ıragedie; mais il la concoit autrement que son devancier;
ses heros sont plus humains, sont plus pres de nous. « Cor-
neille peint les hommes teils qu'ils devraient &lre, Geril
La Bruyere; Racine les peint tels qu'ils sont. » — L’amour
jient une tres grande place dans ses pieces.
Son premier chef-d’ouvre est Andromaque (1667) qui fit
apeu prös autant de bruit que le Cid. Zphigenie et Phedre
sont, comme Andromagque, tir6s de la litterature grecque.
Milhridate et Britannicus sont empruntes a l’histoire
romaine. Pour les jeunes filles de Saint-Cyr, Racine ecrivit
deuxtragedies bibliques, /’sther et Athalie,
Moliere (1622-1673) est nolre plus grand poete comique.
— Apres des debuis malheureux, il quilla Paris en 1646
pour aller jouer la come6die dans les grandes villes de France.
Douze ans plus lard, il revint a Paris, riche d’observalions
al de souvenirs. Chaque annee qui suivit fut marquee par
d’eclatants succes.
Il donna d’abord les Precieuses Ridicules, puis V’Lcole
des Femmes, Don Juan, VAvare, Tartufe, }e Misanthrope,
le Bourgeots gentilhomme, les Femmes savantes, le Malade
imaginaire.
Moliere est un observateur profond et sagace des travers
de l’humanite; dans ses comedies de meurs, il peinl