LA SECONDE RESTAURATION. 313
zöncral de Lagarde est tue. — A Marseille, la populace
imassacre republicains et mameluks, — A Toulouse, le
general Ramel est assassine. — A Avignon, le marechal
Brune est massacre. Tous ces crimes resterent impunis. —
L’histoire les a fletris du nom de Terreur blanche.
Les represailles legales. — Le 24 Juillet, avalt 6L6
publice une liste de prosecriptions. — Les principales vic-
limes furent: le grand Carnot qui, exile, alla mourir &
Magdebourg; — Lavalette qui fut sauve par le de&vouement
de sa femme ; — les freres Faucher, fusilles 4 Bordeaux. —
A Paris, le general Labedoyere; & Lille, le general Char-
Liran; & Lyon, le general Mouton-Duvernel furent fusilles.
Mais Ja plus illustre victime fut le maröchal Ney, le heros
de la retraite de Russie, le brave des braves ; traduit devant
la Chambre des pairs, il fut condamne & mort et fusille le
7 decembre 1815. dans l’avenue de l’Observatoire.
La Chambre introuvable. — C'est au moment ol ces
Scenes de violences s’accomplissaient qu'eurent lieu les
Cleclions qui envoyerent sieger a Paris une Chambre de
düpules dont les opinions royalistes etaient des plus exal-
(ees. C’est une Chambre infrouvable, dit Louis XVII; le
nom lui est resle comme une fletrissure. — Les membres
(es plus fougueux, ceux qu’on appelle les ul£ras ou les
absolulistes (Armand de Polignac, de Vitrolles, de Bonald)
reconnaissaient pour chef le comte d’Arlois, frere du rol, —
Cependant & cöte d’eux se trouvaient quelques hommes
Eloquents et liberaux (Laine, Royer-Collard, de Serres,
Decazes, de Barante) qui voulaient fonder en France la
monarchie liberale et le gouvernement parlementaire ; on
les appelait les Doctrinaires.
La Chambre se livra aux pires exces. — Elle restreignit
Ja libert6 individuelle, punit de la deportation les cris sCdi-
lieux, €tablit les cours prevölales, {ribunaux d’exceplion
prösides par un grand prevöt militaire pour jJuger les causes
poliliques. — La regaclion religieuse accompagna la reac-
Hon politigue: le parti du comte d’Artois demandait que
l’EKglise füt remise en possession de ses domaines qui n’a-
vaient pas trouve d’acquereurs, que le clerge füt charge
de surveiller Finstruction publique, que la tenue des
registres de l’6tat eivil lui fül rendue, etc.
Le ministere Richelieu-Decazes, qui avait remplace le