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LA SECONDE RESTAURATION.
ministere Talleyrand-Fouche en septembre 1815, vit bientöt
qu'il 6tait impossible de gouverner avec UnG pareille
Chambre. Louis XVIII en prononca la dissolulion le
5 septembre 1816 et fit appel aux electeurs.
11. — Pöriode de liberalisme (octohre 1816 -f&ur. 1820).
Dans la Chambre €lue en octobre 1816, dominaient les
Doctrinaires et les royalistes moderes. — Quatre faits
principaux marquent cetlie heureuse periode de qualre
annees:!
1° La loi 6lectorale de 1817. — Tous les deputes
Ataient elus directement au scrulin de liste par deparle-
ment; la Chambre €tait renouvelee tous les ans par cin-
quieme. — Les conditions de cens etablies par la Charte
einijent maintenues.
9» La Ioi militaire de 1818. — Cette loi 6tablissait la
conscriplion comme base du recrutement de l’armte ; —
le /irage au sort: ceux qui avaient des numeros Cleves
älaient definitivement liberes ; — le remplacement. — En
temps de paix, l’armee devailt compter 210000 hommes.
3° La liberation du territoire (1818). — Le duc de
Richelieu obtint au Congres d’Aix-la-Chapelle l’&vacuation
du territoire. Elle se fit le 30 novembre.
4° La loi sur la presse de 1819. — C'est le duc Decazes,
successeur de Richelieu, qui proposa celle loi aux Cham-
bres de 1819. La censure &lait supprimee pour les jour-
naux; les erimes et delits de presse elaient deleres au
jury. — Le resultat de cette loi fut Vapparition de nom-
breux journauXx.
Les €lections partielles de 1817, de 1818, de 1819, avaient
envoy6 a la Chambre un nombre respeclable de liberaux
(25 en 1817, 45 en 18158, 90 en 1819). Les haines semblaient
s’apaiser, mais un grand malheur compromit les resultals
obtienus: le 13 f&vrier 1820, un ouvrier, nomme Louvel,
frappa mortellement, au sorlir de l’Opcra, le duc de Berry,
{ils du comle d’Artois, neveu de Louis XVII, Vhöritier de
la couronne. Le parti liberal fut rendu responsable de c®
meurtre. « Le poignard qui a tue le duc de Berry, c’est une