Full text: Histoire de la France et de l'Europe

288 HISTOIRE DE LA FRANCE ET DE L’EUROPE 
par une distribution a tous les non-proprietaires d’une petite 
propriete, prelevee sur ce qui restait des biens des nobles 
et des pretres. 
L’egalite politique conquise, V’inegalite sociale apparais- 
sait Anu ; et les « sans-culottes » — c’est le sobriquet qu’on 
donnait aux sans-propriete — commencaient ä repeter, apres 
Rousseau, que dans une Republique il ne doit y avoir ni 
grandes fortunes, ni extrömes miseres ; Saint-Just voulait 
que l’on constituät un domaine public permanent dont des 
parcelles auraient ete aliences viagerement au profit des 
sans-propriete. Hebert, le redacteur grossier mais plein de 
verve du journal le Pere Duchene, etait, dans la presse, V’in- 
terprete le plus fidele de ces democrates & tendances socia- 
listes. 
La superiorite du parti jacobin n’6tait pas seulement 
d’avoir pour lui les energiques sans-culottes parisiens, tou- 
jours prets a faire sentir aux deputes girondins la force 
populaire : Ia grande faiblesse des Girondins, c’etait les 
irresolutions de leurs chefs, en face de chefs jacobins qul, 
eux, savaient ce qu'ils voulaient, et le voulaient avec perse- 
verance. 
Les chefs girondins etaient des hommes de sentiment ; les 
chefs jacobins etaient des hommes d’action, surtout Danton. 
le plus clairvoyant de tous. 
3° Jugement et execution du rot. — Le proces du roi mit 
en presence les deux fractions republicaines. 
La Convention avait decide qu'elle jugerait elle-meme le 
roi ; le proces dura cinq mois, Louis XVI fut courageuse- 
ment et eloquemment defendu par l’avocat Deseze. Mais sur 
la question de culpabilite, la Convention 6&tait unanime ; 
ses yeux, le roi etait coupable de conspiration contre les 
libertes publiques et d’attentat contre la sürete de V’Etat. 
Les Girondins, pris entre leur pitie pour le roi et I 
crainte de paraitre royalistes, n’oserent pas parler cräne: 
ment en faveur d’un grand acte de clemence pour le ro 
dechu et vaincu ; ils se bornerent, et encore sans ensemble, 
A parler d’abord contre la peine de: mort, puis demande! 
la peine de mort avec sursis, puls l’appel au peuple.
	        
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