370 HISTOIRE DE LA FRANCE ET DE L’EUROPE
politique personnelle et 1a n&cessite d’un contröle effectif
par les representants du pays.
20 Les premieres concessions. — Des le lendemain de la
campagne d’Italie, l’empereur, abandonne par une partie
des catholiques, commenca une evolution vers un regime
plus liberal : il accorda une amnistie en 1859 pour les pros-
crits politiques. Plusieurs proserits du 2 decembre revin-
rent. Victor Hugo refusa Vamnistie, et resta en exil, d’oü
il lancait ses Chätiments contre celui qu’il appelait Napoleon
le Petit. En 1860, Napoleon III donna au Corps legislatif
et au Senat le droit de discuter les termes d’une adresse ä
Vempereur et autorisa la publication integrale des debats
dans ces deux Assemblees.
En 1863, il choisit comme ministre de ‚]l’instruction pu-
blique un homme tres liberal, Duruy, qui releva la condi-
tion des instituteurs, multiplia les ecoles de filles et les bi-
bliotheques populaires.
En 1864, les ouvriers recurent le droit de faire greve.
Jusqu’en 1863, iln’y avait eu au Corps legislatif d’oppo-
sants serieux qu'un petit groupe de cinq deputes dont le
plus eloquent &tait Jules Favre. En 1863, une coalition de
tous les mecontents fit €lire de nouveaux opposants qui
vinrent renforcer « les cinq » : parmi eux Thiers, un orlea-
niste, Berryer, un legitimiste.
En 1867, l’empereur, devant le mecontentement grandis-
sant, se decida enfin a faire d’importantes concessions : le
Senat et le Corps legislatif recurent le droit d’interpellation,
g’est-A-dire le droit de poser des questions au gouverne-
ment et de blämer par un vote sa politique ; les Journaux
purent paraitre sans autorisation et ne purent &tre suppri-
mes sans un jugement regulier des tribunaux correction-
nels ; les re&unions publiques non politiques furent permi-
ses, ainsi que les reunions politiques electorales, mais sous
la surveillance de la police.
30 Redoublement d’opposition. — Ces premieres conces-
sions dues A la peur ne firent que fortifier l’opposition,
surtout l’opposition republicaine. Le journaliste Henri
Rochefort, dans un pamphlet hebdomadaire, la Lanterne,