372 HISTOIRE DE LA FRANCE ET DE L’EUROPE
France par une guerre exterieure ol l’on esperait restaurer
le prestige €branle de la famille napoleonienne.
On chercha querelle & la Prusse.
Le pretexte trouve fut d’empecher un cousin du roi de
Prusse de devenir roi d’Espagne. A la suite d’une revolu-
tion, en effet, le trörie d’Espagne &tait vacant. L’ambassa-
deur francais fut envoye a Ems, ol se trouvait alors le roi
de Prusse Guillaume, pour faire des representations & ce
souverain ; celui-ci, qui etait tres pacifique, autorisa son
cousin A retirer son acceptation. On ne se contenta pas de
cesucces diplomatique. On s’evertua ä faire sortir de cet
incident une declaration de guerre. Le gouvernement fran-
cais y fut, d’ailleurs, aide par le ministre prussien Bismarck,
qui esperait qu’une victoire sur la France ferait entrer les
Allemands du Sud dans la Confederation del’Allemagne du
Nord.
[’ambassadeur francais fut charge d’aller exiger du roi
de Prusse la promesse formelle que jamais aucun membre
de sa famille ne serait roi d’Espagne. Guillaume refusa de
s’engager pour l’avenir, declarant avoir donne une preuve
assez grande de möderation et d’esprit pacifique. L’ambas-
sadeur revint plusieurs fois a la charge. Le roi de Prusse
finit par lui faire dire que si c’etait toujours pour le meme
motif, il ne voulait pas le recevoir, sa decision tant ferme.
Comme le roi partaıt d’ailleurs le lendemain d’Ems pour sa
capitale, ’ambassadeur alla le saluer a la gare et s’entretint
avec Iui tres cordialement..
Mais Bismarck, pour envenimer le debat, communiqua
officieusement aux journaux de Berlin une note d’apres la-
quelle le roi de Prusse avait econduit cavalierement l’ambas-
sadeur francais. Il s’est vante, plus tard, d’avoir falsifie la
depeche d’Ems dans laquelle le roi ui racontait Vincident tel
qu'il s’etait passe. C’etait un faux des plus criminels.
Le gouvernement francais commit un crime semblable :
bien qu’averti par son ambassadeur qu'iln’y avait pas eu d’in-
sulte, au lieu de dementir comme un simple racontar la nou-
velle lancee par les journaux allemands, il trompa la nation
en faisant ui aussi raconter par ses jJournaux que V’ambassa-