HISTOIRE DE LA FRANCE ET.DE L’EUROPE 383
grande partie de la charge sur le peuple, qui forme la
grande masse des consommateurs.
Le 24 mai 1873. — Enfin, le 24 mai 1873, apres que
les deux fractions du parti royaliste eurent engage des
pourparlers en vue d’une fusion, l’Assemblee renversa
M. Thiers, qui s’etait decidement rallie a la Republique, &
une Republique conservatrice et bourgeoise, et le rem-
placa par le marechal de Mac-Mahon, qui lui inspirait une
pleine confiance. Si la fusion durait, c etait la restauration
de la royaute a bref delai. Le comte de Paris alla rendre
visite au comte de Chambord, le reconnut comme son sou-
verain ; celui-ci, qui n’avait pas d’enfant, devait le prendre
Pour successeur.
Mais l’intransigeance du comte de Chambord, qui voulait
rentrer en France avec le drapeau blanc, symbole de V’an-
cien regime et de la contre-revolution, amena une rupture :
les orleanistes se rendirent bien compte qu’ä la vue du dra-
peau blanc les fusils partiraient tout seuls. Cette rupture, en
brouillant A mort les legitimistes et les orleanistes, fut le
salut de la Republique.
En vain, les orleanistes, dirige&s par le duc de Broglie,
frent donner en novembre 1873 le pouvoir executif pour
Sept ans au marechal de Mac-Mahon, dans l’esperance que
ce delai leur permettrait de preparer l’avenement du regime
de leurs r&ves. Mais l’occasion perdue ne se retrouva plus :
comme ]’Assemblee ne pouvait s’eterniser, elle dut, en 1875,
faire une Constitution : 4 la faveur des divisions entre
reactionnaires, les republicains, conduits par Gambetta,
Teussirent A en faire la Constitution republicaine qui nous
Tegit encore.
La Constitution de 1875. — La Constitution de 1875
donne le pouvoir executif ä un president de la Republique
Nomme pour sept ans.
Le pouvoir legislatif appartient a la Chambre des deputes
ct au Senat. La Chambre est elue pour quatre ans, directe-
ment par le suffrage universel, a raison d’un depute. par