CAHJERS D’UNE ELEYF DE SAINT-DENTS.
tier, qui assura le ministre de Louis XIV que, si
l’on voulait, la paix pouvait se faire sans Ventre-
mise de 1a Hollande. « C’6tait, selon l’expressioR
de Torci lui-meme dans ses Memoires, demander &
un malade attaque d’une longue et dangereuse Mäa-
jadie S’il veut en gu&rir. » Le poste Prior fut em-
ploy& dans cette negociation, et, Ce qui est rare,
on agissait de part et d’autre avec Une Egale sin-
cerite,
On continuait cependant la guerre. Si, d’uncöte,
la prise de Girone par le duc de Noailles (jan-
vier 1711) augmenta les esperances en Espagne,
de Vautre Marlborough fit encore trembler la
France. Quoique Villars eüt remporte quelques
avantages au commencement de la campagn6,
Marlborough vint & bout de forcer nos lignes, Il
tenta le si6ge de Bouchain : entreprise hardie oil
eut le möme succes. Il n’avait presque plus d’ob-
stacles A rencontrer jusqu’A Paris.
Heureusement les vues pacifiques de la cour de
Londres enchainerent l’ambition de ce general.
Malgre Vempereur et les Etats generaux, on signa
enfin les preliminaires de la paix, par lesquels on
assurait une barriere anX allies, la demolition de
Dunkerque, etc. Marlborough fut depouille de ses
charges, mais Conserva les richesses quil avait
acquises pendant la guerre. Accuse de peculat, il
aurait peut-&tre 6i€ la victime des Tories si la
reine, par une imprudente moderation, n’eüt fait
trainer en longueur ce proc8es trop odieuxX.
En vain le prince Eug&ne se rendit 4 Londres
dans la vue de croiser les projets du ministere; il
y recut des honneurs et perdit son esperance. Du
moins il fit 6clater son estime pour le heros disgra-
»