408 CAHIERS D’UNE ELEVE DE SAINT-DENIS,
puissances de la nature; les forces qui l’animent
lui sont propres et particulieres; il veut, il agit,
il se determine, il opere, il communique par ses
zens avec les objets les plus €loignes ; son individu
est un centre ol tout se rapporte, un point oU Funi-
vers entier se reflechit, un monde en raccourei :
voila les rapports qui lul sont propres; ceux qui lui
sont communs avec les vegetaux sont les facultes
de croitre, de se developper, de se reproduire et
de se multiplier.
Le Cheval,
Le cheval est de tous les animaux celui qui,
avec une grande taille, a le plus de proportion et
d’Elegance dans les parties de son corps; car, en
Iui comparant les animaux qui sont immediatement
au-dessus et au-dessous, cn verra que l’äne est
mal fait, que le lion a la t&ie trop grosse, que le
beeuf a les jambes trop minces et trop courtes pour
ja grosseur de son corps, que Ic chameau est dif-
forme, et que les plus gros animaux, le rhinoceros
et l’&lephant, ne sont, ‘pour ainsi dire, que des
masses informes. Le grand allongement des mä-
choires est la principale cause de la difference
entre la t&le des quadrupedes et celle de l’homme ;.
c’est aussi le caractere le plus ignoble de tous;
cependant, quoique les mächoires du cheval soient
fort allongges, il n’a pas comme l’äne un air d’im-
becillite, ou de stupidite comme le beeuf; la regu-
larit& des proportions de sa tete lu! donne, au
contraire, un air de legereie qui est bien soutenu
par la beaute de son encolure. Le cheval semble
vouloir se meltre au-dessus de son €tat de quadru-