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CABIERS D’UNE ELEVE DE SAINT-DENIS.
qui flottait toujours entre les partis, leva des
troupes pour forcer la cour & le renvoyer; mais ce
prince, toujours le meme, n’avait qu'un grand nom
sans talents.
La guerre commenca et finit presque aussitöt,
L’arriere-garde de Conde ayant 6te defaite pres de
la porte Saint-Martin, ce prince n’eut que le temps
de se jeter dans le faubourg Saint-Antoine. I! al-
lait &tre force par le marechal de Turenne, qui
commandait l’armee royale, lorsque les Parisiens,
qui jusqu’'alors n’avaient €te que spectateurs du
combat, ouvrirent les portes, & Ia sollicitation de
Mademoiselle, fille de Gaston d’Orleans ; cette
princesse fit meme tirer le canon de la Bastille sur
les troupes du roi. Ce combat, qui se donna le
2 juillet 1652, est remarquable par l’habilete des
deux generaux, qui se couvrirent d’une gloire
ggale.
Conde dans Paris paraissait redoutable ; mais la
retraite du cardinal , qui consentit & sortir une
seconde fois du royaume, ayant fait cesser tout
pretexte de revolte, les Parisiens abandonnerent
ce prince et implorerent la clemence du roi, Conde
sans credit se retira dans les Pays-Bas, 0ü il alla
servir les Espagnols. Le duc d’Orleans eut ordre
de se rendre A Blois; Mademoiselle fut exilge dans
ses terres, et le Coadjuteur, que la regente avait
fait cardinal, fut enferme d’abord & Vincennes, et
ensuite au chäteau de Nantes, d’ol il se sauva
en 1654, Ce fut la fin de ces guerres civiles, qu'un
esprit de vertige semblait avoir allumees et con-
duites, Le cardinal, qui fut rappele au commence-
ment de 1653 , reprit toute son autorite, qu’il con-
serva jusqu'a sa mort,