"7T°IRE MODERNE, — FRANCE.
Taler
bien le caprice, la fantaisie, les moindres circon-
stances influent quelquefois sur le sort des peuples
et des empires.
Il y avait toujours entre les Whigs et les Tories
une opposition d’autant plus vive que la religion se
joignait A la politique pour les diviser ; car les pre-
miers conservaient les principes des presbyteriens,
et les autres etaient zelateurs de l’episcopat, Marl-
borough s’&iant declare en faveur des Whigs, cette
faction dominait, persecutait m6me. Ennemie de la
paix, elle entrait dans toutes les vues du göneral,
qui fondait sur la guerre son credit et son immense
fortune, La soif de l’or, passion indigne d’un si
grand homme, ne contribuait pas moins que celle
des honneurs A le rendre l’ennemi irreconciliahle
des Bourbons. Sa femme gouvernaitla reine Anne ;
le grand-trösorier Godolphin €tait son ami et beau-
pere d’une de ses filles; le comte de Sunderland,
secretaire d’Etat, son gendre, ne Iui etait pas moins
devou6, Ainsi il pouvait disposer de tout, tant que
la cour ne changerait point.
Mais (a duchesse de Marlborough, here jusqu'A
l’insolence, oublia que !’on doit mönager la faveur
avec adresse pour se metire A Pabri des disgräces,
Elle fit trop sentir A la reine l’empire qwelle exer-
cait sur son äme; elle Iui dunna tant de degoüts
qu’en 1708 une autre favorite, milady Masham, sa
parenie et sa creature, etait deja une rivale preöte
älasupplanter. Des lors on forma des cabales contre
le duc. Les Tories se ranim@rent. Harley, depuis
Comte d’Oxford, secretaire d’Etat, et le fameux
Saint-Jean, depuis comtede Bolingbroke, formerent
le plan d’une revolution.
Dans les pays olı le peuple a de ]’influence, il