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DEVOIRS DE L’ENFANT
simple avance d’argent: en attendant que volre travail
ait repare les pertes causees par votre etourderie et
votre inexperience, votre möere, qui est malade, ne
doit manquer de rien. Prenez done ces 10 franes; quand
vous serez en mesure de me les remettre, vous me les 1
rapporterez, ils serviront alors A venir en aide 4 de plus
pauvres que vous. Si vous ne m6 les rendiez pas, Ce
n’est pas a moi que VOUS feriez tort, c’est aux malheu-
reux qui en ont besoin : ces 40 francs sont pris sur une
somme entitrement reservee au service des pauvres.
Je ne savais comment exprimer ma reconnaissance &
cette dame. Elle vit mon embarras : — Allons, me dit-
elle gaiement, vous avezautre chose 4 faire qua me re-
mercier ; courez vite & vos affaires, mon petit homme.
Fragnkrıc. — Certainement, monsieur, la femme de
ce medeein 6tait bien aimable de vous avoir donne de
bonsconseilsetpretede l’argent; mais ilmescmble que,
si j’avais 6t6 ä sa placc, je vous aurais fait cadeau de
l’argent. Cela n’aurait-il pas 6te meilleur encore?
M. Brand. — Mon ami, ton bon coeur t’emporte.
Je ne m’en plains pas, car il vaut mieux avoir & mO-
derer la charite qua V’exeiter. Cependant, la jeune
femme du docteur fut plus sage que tu ne Vaurais Le:
en me prötant de l’argent, elle soulageaif ma mis&re
tout en m’exeitant a travailler pour surmonter cette
misere. Elle me traitait non de riche A mendiant, mais
d’egal & 6gal. Elle me relevait 4 mes propres yeuX
plus que tu ne le erois, car elle m’apprenait ä ne pas
compter d’une facon absolue sur les ressources de la
charite.
Sache-le bien, Frederic, le don le plus parfait n'est
pas celui qui fait le mieux ressortir la charite de celui
qui donne; c'est celui qui respecte le mieux la di-
gnite et ’independance de celui qui recoit.
FREDEMIC. — Vous avezraison. monsieur ; pardonne7-
1. Expliquez les mols Eire en mesure de. — ?. Quel est le don I
plus parfaib?