LES REFORMES D’ALEXANDRE II 267
tairement le clerge, et au besoin « dragonna » les dissi-
dents.
En toutes choses, Nicolas voulut faire triompher sa
volonte rigide : quand il s’agit de construire en Russie
le premier chemin de fer, de Saint-Petersbourg ä Moscou,
long de 300 kilomöetres, il en fixa lui-meme le trace, avec
une regle, en ligne droite, sans permettre aucune
deviation, Les tracasseries de la police, de'la censure,
de la douane, etablirent comme un cordon ‘sanitaire
autour de la Russie et l’isolerent des nations etrangeres,
pour la preserver de la contagion des idees liberales.
Nicolas opera dans l’instruction publique beaucoup de
reformes, qui eurent surtout pour objet de soustraire la
jeunesse russe 3a l’'influence des maitres etrangers. — 1]
mourut en 1833, au milieu de la guerre de Crimee.
(4°) Les reformes d’Alexandre II. — Son fils
Alexandre II, qui lui succeda, avait un caractere tout
different. Il arrivait au pouvoir dans des circonstances
diffeciles, au milieu des defaites subies autour de Sebas-
topol, au moment ou l’opinion publique, longtemps com-
primee, commen<cait ä se reveiller. « Le fardeau te sera
lourd », lui avait dit son pere en mourant. Pour lalleger,
le nouveau tzar se proposa d’operer franchement des
reformes, de corriger les abus de administration et de
Ja justice, d’habituer meme peu ä& peu le peuple russe
a diriger lui-meme ses propres affaires : les juges de
paix furent elus par les proprietaires fonciers, on etablit
le jury en matiere criminelle; on accorda aux districts
des conseils, ou zemstvos, qui etaient elus par les nobles,
les pretires et les bourgeois, et qui avalent a regler les
affaires locales; la presse fut plus libre, etc. La Russie
se transformait, un souffle d’esperance hardie et d’au-
dacieuse initiative passait sur le pays.
Emancipation des serfs — De toutes les reformes
d’Alexandre II, la plus importante fut l’&mancipation
des serfs,. qui opera une veritable revolution sociale, Le
servage exislait encore, en effet : sur les 47 :nillions de