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LA SECONDE RESTAURATION.
« J’ai assez vecu, luiecrivit Louis XVII en le remerciant,
puisque j’ai vu la France libre et le drapeau francais
Aotter sur toutes les villes de France. »
Lorsque Richelieu eut, par lassitude, abandonne le
pouvoir, Decazes continua son @uvre. C'est alors que
furent votees les lois les plus importantes du regne: une
lot Electorale qui declara Electeur quiconque payait
300 francs de contributions directes, et eligible quiconque
en payait 1 000 ; — une loi sur le recrutement; cuvre du
mar6chal Gouvion-Saint-Cyr, qui institua le tirage au
sort entre tous les jeunes gens äges de vingt ans, et la
Gxation annuelle du contingent par la Chambre ; — enfin
une lot sur la presse (1819), qui etablit la liberte des
journaux, et decida que les delits de presse seraient
juges par le jury, representant l’opinion publique, et non
par les juges nommes par le gouvernement.
En meme temps, beaucoup de mesures de detail ten-
daient & pacifier les esprits et ä faire oublier les exc&s de
la reaction de 1815. Les cours prevötales avaient cesse
des 1818 leur sanglante mission.
Les partis sous la Restauration, — C'est au milieu des
discussions l6gislatives de cette 6poque que se manifes-
terent les divers partis politiques, dont les luttes rempli-
rent l’histoire parlementaire de la Restauration. Quatre
partis se trouverent alors en presence. Deux d’entre eux
soutenaient la dynastie bourbonienne, c’etaient les ultra-
royalistes et les royalistes moderes ; mais les premiers
voulaient retablir entierement l’ancien regime, ils d&si-
raient la royaute sans la Charte ; les seconds, au contraire,
se proposaient de maintenir la Charte avec la royaute,
ilsaspiraient a concilier les principes de la legitimite avec
ceux de la Revolution.
Deux autres partis, les liberaux et les bonapartistes,
Staient les ennemis des Bourbons. Les bonapartistes les
combattaient au nom de leurs regreis et par attachement
pour la personne meme de l’'empereur. Les liberaux
etaient parltisans du regime parlementaire et des prin-
cipes de gouvernement consacres par la Charte ; mais ils