LES BARBARES. 45
Thorismund et Aetius, qui repousserent facilement les Huns.
» Attila, voyant son arme troublee par ce premier 6chec,
harangua ses soldats pour leur rendre Courage... La lutte corps
a corps s’engagea; bataille affreuse, multiple, epouvantable,
opiniätre, telle que l’antiquite n’en rencontre pas de semblabhle...
Si l’on peut ajouter foi a nos pares, un petit ruisseau qui coule
au milieu de cette plaine dans un lit profond, grossi non par la
pluie, mais par un liquide inaccoutume, s’enfla tellement, qu'il
devint un torrent impetueux qui roula du sang; de sorte que
les blesses qu’une soif
ardente poussa Sur
ses bords y puiserent
une eau chargee de
debris humains,.
» Pendant que Th6o-
doric parcourait son
armee pour l’encou-
rager, il tomba de
gheval, fut foule aux
pieds des siens et per-
dit ainsi la vie dans
un Ageavance... Alors
les Wisigoths, se s6-
parant des Alains, se
precipiterent avec fu-
reur sur les Huns, et
ils eussent extermine
Attila, si ce prince ne
s’6tait prudemment
enfui et enferme avec
les siens dans len-
ceinte de son camp,
qu'il avait entoure
d’un retranchement
de chariots. Quelque
faible que füt cet abri, des guerriers, auxquels un instant aupa-
ravant nul rempart naturel ne pouvait resister, Y cherchaient
une retraite pour sauver leur vie...
» Au point du jour, V’aurore montra les campagnes couvertes
de cadavres; les confederes, voyant que les Huns n’osaient Sor-
{ir de leurs retranchements, jugerent que la victoire lcur 6tait
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