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LECTURES HISTORIQUES.
differend de famille, et le rendit tribulaire. 1 attaqua ensnite Je Wisi-
goth Alaric 1, brouillg avec ses 6vöques d’Aquitaine; il le baltit et le 1ua
a Vouille (507). — L’empereur Anastase, qu! r6gnait 4 Constantinople, et
qui, en ce moment, avait besoin de Clovis contre le puissant roi des Ostro-
golhs, Theodoriec, dont la puissance l’effrayait, s’empressa de lui donner les
titres de patrice et de consul. Ce n’etait pas 14 une vaine formalite. L’em-
pereur le declarait officiellement son representant en Gaule et ui accordait
une preseance incontestable sur les autres chefs barbares. Les Gwllois
savailent du moins da qui obeir.
Clovis consolida son pouvoir en faisant DErir les principaux chefs frances,
zes parents, et il reunit sous son commandement direct toules les tribus
franques, Bien que reveiu de la pourpre romaine, le roi des Francs n’etait
encore qu'un barbare.
La barbarie en Gaule, — Peu ä peu, les faibles liens qui ratla-
chaient encore la Gaule ä l’empire finirent par se rompre, et les rois har-
bares, de simples chefs militaires romains qu'ils etaient precedemment,
devinrent de veritahles rois gaulois,
Au conlact des Romains civilises, les Germains devinrent peul-Etre um
pen moins barbares; mais, en revanche, au contact des Germains, les
Romains desapprirent peu ä peu la civilisalion. La securite disparat; les
beaux monuments 6leves par Jes Romains tomberent en ruines; les rontes
cesserent d’elre entreienues; les villes se depenplerent, les 6coles se fer-
möerent. Les lerres furent si mal cultivees que les broussailles et les forets
en recouvrirent une partie,
Les successeurs de Clovis, — Il €tait impossible qu'il en füt
autrement sous les singuliers maitres qui s’elaient allribue le gonver-
nement de la Gaule.,
Les fils de Clovis furent souvent en guerre les uns avec les aulres,
Thierry, conquerant de la Thuringe, essaya d’assassiner son früre Clo-
taire; — Clotaire et Childebert massacrerent les enlants de leur frere
C/odomir, tue dans une hataille contre les Burgundes, — Clotaire, qui sut-
ES ses freres, brüla dans une cabane son fils Chramm avec toute sa
famille.
La confusion augmente sous les fils de Clotaire. Childıfric tente de
frustrer ses freres de lheritage paternel, mais ceux-ci le forcent a un par-
tage.— Chilperic tepudie sa femme Audowtre pour 6pouser Fredegonde;
il renvoie Fredegonde pour 6pouser Galswinthe; il assassine Galswinlihe
pour reprendre Frödegonde. Brunehaut met les armes aux mains de son
mari, Siebert, pour venger sa sceeur Galswinthe, Fredegonde fait assasziner
tour & tour Sigebert, Chilperic, Audowere, les enfants d’Audowere, Veveque
Pretextiat, Elle essaie de faire assassiner son beau-frere Gontran, roi d’Or-
j6ans, sa belle-sceur Brunehaut, son neveu Childebert Il, roi d’Auslrasie,
En möme temps, les grands se soul&vent et veulent faire perir leurs rois.
Clotaire II, fils de Fredögonde, fait Brunehaut prisonniere et l’altache A Ja
quene d’un cheval indompte. — Dagobert, qui lui snecckde, veut ravir
J’Aquitaine A son frere Caribert. Il accueille dans ses Etats dix mille familles
bulgares et les fait e6gorger. Le desordre devient si grand sous ses fils, qu'on
groit le regne de l’Antechrist arrive,
Les institutions, — Les rois merovingiens avaient pourlant adopte
en grande partie les meurs et Jes institutions romaines. Ils s’habillaient &
la fagon des anciens empereurs, porlaient le sceptre et le diademe, avaient
une cour, se faisaient iraiter d’Zcellence, de Sublimite et de Majeste,
Us continuaient de faire lever les imnpöts, comme au temps des empereurs?