LES DROITS ET DEVOIRS DU CITOYEN. {43
IH. — Devoirs politiques.
436: Le Peuple francais doit, plus qu'un autre
peuple, respecter la loi, faite par ses mahdataires.
437. IL doit sans murmurer payer l’impöt vote par
les Chambres et remplir ses devoirs militaires.
L68 droits et 163 Uevbirs du titbyen (sulte).
JossEeRAND. — Eh bien, mon ami Frontier, tu Viens de ta ferme
par un joli petit chemin, et, quoiqu'il ait plu toute 1a nuit, tu n’es
presque pas crotte. Ce petit chemin-lä, n’est-ce pas, on ne l’a pas
fait avec des noyaux de cerises? Nous l’avons tous paye, mon ami
Frontier ; nous en pavons tous les jours l’entretien; mais faute de
chemin, tu te trouverais bien gene.
FRONTIER. — Ca, c'est vrai., ,
JOSSERAND. — Tienhs, voilä les enfants qui sortent de L’6cole et
je reconnais tes trois garcons. Cette 6cole-lä ne S’est pas bätie
toute seule, n’est-ce pas? II a fallu bien de Vargent pdur la faire.
Si tu 6tais oblige d’avoir une Ecole pour tes trois ehfants; je
veux dire de les faire 6lever chez toi par un instituteur; ca te
generait beaucoup aussi.
FRONTIER. — Qui, sans doute.
JossERAND. — Enfin, tu deviens raisonnable; continuons, Vois-tu
la-bas le brigadier de gendarmerie qui sonne chez M: le juge de
de paix. Eh bien, ce brigadier, il ne se nourrit pas de l’air du
temps, n’est-ce pas? » “
Frontier ne put s’empecher de rire en regardant le brigadier
Schmidt, dont le bon gros ventre 6tait comprime par le ceinturon.
JossERAND. — Eh bien, le brigadier Schmidt et ses gendarmes,
et tous les gendarmes, il faut bien les payer: Si personne ne payait
de contributions, plus de brigadier; plus de gendarmes, plug de
juges; alors, gare les voleurs! |
FronTtIER. — Bah! les voleits, I} H'Y en a pas tant due ca!
JossERAND. — CYest comme les souris : il n’y en 4 pas dans let
maisons ol il + a des chats; mais sion Chassait les chäts, on
serait matnge park les souris. Si jamäis on essaie U8 se passer de
gendarmes, il y aurait plus de voleurs yue de Champignons dans
les pres en automne; apres ung nuit humide. Alors, mon ami
Frontier, il faudrait bien fermer les contrevents le soir.
FRONTLIER. — Mais, je les ferme bien tous les soirs.
JossERAnD. — Ah! tu n’es pas fäcile a tonvaincre, toi! Eh bien
je suppose que l’on te dispense de payer tes eontributions, ä in-
436. Qwest-ce que le peuple fran-
cCais doit respaecter?
431. Comment doit-{1 payer Yim-
| pöt ettemplir se8 devoirs militaires?