4162 LA FRANCE MONARCHIQUE. 1461-1589. ([Cartes p. 149et134.]
Angleterre, se fit tres modeste, gagna les ministres d’Henri
et revint avec ]a promesse de son alliance.
173. Premiere guerre entre Francois Icr et
Charles-Quint. — 1. La premiere guerre fut malheu-
reuse pour la France. Bayard arreta, il est vrai, Sous les
murs de Mezicres, une armee imperiale; mais, en Italie, il
fallut 6vacuer* le Milanais (1521).
2. Un prince de la maison royale, le connetable* de
Bourbon, qui avait des griefs* conlre Francois ler, se: desho-
nora par une infäme trahison; il se mit au service de
Charles-Quint (1523).
2 L’annee suivante, Bourbon chassa d’Italie une armee
tentes* etaient de drap d’or, les autres de toiles d’or. L’aspect de
ce camp rayonnant sous le soleil etait splendide.
Les details de l’entrevue avaient 6ie regles a ’avance : on avait
pris les precautions les plus minutieuses pour qu'il n’y eüt de sur-
prise de part ni d’autre. On etait meme alle jusqu’a convenir que
lorsque le roi d’Angleterre viendrait a Ardres voir la reine de
France, le roi de France irait & Guines voir la reine d’Angleterre;
de cette facon chacun des deux princes servirait d’otage” a V’autre.
Le chevaleresque Francois I“* s’indignait de ces precautions et
de ces defiances. Un jour, il se leva de grand matin, et, suivi seu-
lement de deux gentilshommes, il se rendit & Guines, passa entre
les archers* anglais fort 6bahis, et alla surprendre au lit le roi
Henri VIH. Celui-ci fut ravi de la confiance que ui temoignait
Francois I“, et lui fit present d’un collier d’or : toujours plus
genereux, Francois offrit au roi d’Angleterre un bracelet, qui
valait deux fois plus que le collier,
Les joutes* durerent huit jours, et furent tres brillantes. Le Tor
d’Angleterre montra son adresse A tirer de l’arc, mais un jour qu'il
se trouvait dans une tente* avec Frangois 1°", et qu'ils avaient bu
ensemble pour se rafraichir, il lui dit tout d’un coup : « Mon frere,
je veux lutter avec vous, » et il l’attaqua; le roi de France, qui
Etait trös bon lutteur et Lres leste, 1ui donna un tour et le jeta par
tarre.
Les festins furent aussi merveilleux que les joutes; la noblesse
que les deux rois avaient amen&e deploya un luxe extraordinaire;
beaucoup de nobles de France se ruinerent pour avoir le plaisir
d’eblouir les Anglais. Plusieurs vinrent ä V’entrevue, dit un con-
temporain, portant « leurs moulins, leurs foröts et leurs pres sur
Jes epaules, » c’est-a-dire apres avoir vendu leurs terres pour Se
mieux armer et se mieux vätir.
1. Parlez de la premiere guerre, |
— 2. Parlez du connetable de Bour-
bon. — 3. Que fit Bourbon e»
1524?