222 LA FRANCE MONARCHIQUE. 1589-1789, [Carte p. 238,]
Jui-meme le gouvernement du royaume, Aussi la reine-
mere et toute la cour furent-elles fort &tonneesquand Louis
declara qu'il n’aurait pas de premier ministre, et qu'il en-
tendait diriger Iui-möme ses affaires (103° recit).
4. La royaute n’avait plus alors d’adversaires. Toute la
nation reconnaissait la toute-puissance du roi, L’euvre
tommenc&e par Louis le Gros et par Philippe-Auguste , con-
tinuee par des princes de caracteres differents comme
gaint Louis, Philippele Bel, Charles V, Charles VII, Louis XI,
Francois Ier, Henri IV, Louis XIII etait achevee. La no-
blesse, le clerge, le tiers Etat, tout le monde 6tait soumis.
234. Le eanractere du roi. — 2. Louis, etait penelre
de l’idee que son pouvoir €lait absolu. 3. Il croyait, dans sa
eonseience, n’avoir de compte & rendre qu'a Dieu seul. Il
103° Rıcıtz, — La jeunesse de Louis XIV. -- La jeunesse de
Louis XIV fut fort triste. Pendant tres longtemps Mazarin negli-
gea beaucoup le jeune prince, qui etait d’autre part tres gäte par
son gouverneur, Villeroi, ce qui n’etait pas un moindre mal. On
se moquait & la cour de Villeroi, parce que le roi n’avait pas
plutöt dit: « Monsieur le marechal, » qu'il repondait: « Qui,
Sire. »
Pendant la Fronde, Louis XIV connut la misere. IL coucha sur
la paille ou bien dans des draps au Lravers desquels passailent ses
jambes. Il n’avait rien ä donner aux soldats estropies, aux men-
Adiants mourant de faim qui lui tendaient la main.
Mazarin distingua pourtant les qualites de Louis. Dans les der-
niers temps de sa vie, il exhortait le jeune prince ä bien « appren-
dre son metier du roi. » II ui donna des lecons de politique, lui
conseillant surtout de faire ses affaires lui-meme et de n’avoir
pas de premier ministre.
Louis profita de ces conseils le lendemain meme de la mort de
Mazarin. Il avait dissimule jusque-lä la grande envie quiil avait
de regner; il la fit connaitre alors, sans perdre une minute, &
tout le monde; car il appela ses ministres et, s’adressant au
chancelier*, Iui dit: « Monsieur, je vous ai fait assembler avec
mes ministres et mes „‚secrötaires d’Etat pour vous dire que jus-
qu'A present ‚/’ai bien voulw laisser. gouverner mes affaires par
M. le cardinal: je serai & P’avenir mon premier ministre. Vous
m’aiderez de vos conseils, quand je vous les demanderai. Je vous
prie de ne rien sceiler* que par mes ordres et vous, mes SeCTE-
taives d’Etat, de ne rien faire que par mon cammandement. »
4. Quelle etait alors 1a situation | Que croyaıt-il dans sa conscience et
de la royaute? — 2. Quelle idee | que pensait-il de ses devoirs ?
avaitle roi de son Douvoir? — 3,