164 CAHIERS D’UNE ELEVE DE SAINT-DENIS.
et des colonies immenses en Amerique; enfin,
apres la mort de Maximilien, empereur d’Alle-
magne, son aieul paternel, il parvint encore A la
dignite imperiale (1519). La vie de Charles 1“
ou V ne pouvait que faire epoque dans l’histoire de
toute ’Europe; ses guerres continuelles pesajcnt
6galement sur les peuples et sur jes souverains ;
Francois I“, voi de France, le pape Clement VII
ct plusieurs princes allemands devinrent ses prison-
niers ; les cötes de l’Afrique meme eprouverent la
puissance de ses armes victorieuses, Et cependant
ce monarque, dont le rögne avait 6t6 le plus bril-
lant depuis Charlemagne, abdiqua, degoüte des af-
faires, en faveur de son fils, et se retira au COMDENT
de Saint-Just, dans la province d’Estramadure, en
Espagne. Lä, il tomba dans une sombre möelancolie.
Sa mort, arrivce en 1558, aurait ete hälee, a-t-on
pretendu, bien que le fait soit aujourd’hui tres-cCon-
teste, par l’impression que lui aurait cause le spec-
tacle de ses propres fundrailles, qu'il aurait ordonne
de e6lehrer de son vivant et en sa presence.
Philippe IT, fls de Charles, trouva la monarchie
espagnole au combie de la puissance, Les succes
Eclatants de son pere, des armees nombreuses et
des generaux fameux, tels que le duc d’Albe et Don
Juan d’Autriche, faisaient respecter 16 nom espa-
gnol dans toule l’Europe. D’un autre cöte, les tre-
sors du Nouveau-Monde, loin de se tarir, se rCpan-
daient sur l’Espagne avec plus d’abondance que
jamais. Malgre cette situation prospere, le long r6&-
gne de Philippe II n’eut pour resultats que le depeu-
plement et le deperissement de l’Espagne, la des-
truction de ses floltes, la decadence de son ancienne
gloire militaire et la perle des meilleures provinces