HISTOIRE MODERNE, = FRANCE. .
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Yabattre; Les uns aspiraient au martyre : Car ils ne
doutaient pas‘ que ce n’en füt un de mourir. pour
leur doctrine; les autres, en plus grand nombre,
möelaient ‘& leur zele l’ardeur de la liberte et de la
yengeance: Ils savaient que Vamiral de Coligny,
que d’Andelotet le cardinal de Chätillon,. ses freres,
neveux du connetable, Etaient decides pour la r&-
forme; que le prince de Conde penchait.& prendre
ze parti : de tels‘-protectieurs soutenaient l’audace
qu’inspire 1a persuasion religieuse,
D’un autre cöte, les Guises, ‚qui gouvernaient
<ous Francois IL, se montrant zeies catholiques, de
nNouveaux exemples de rigueurs augmenterent l’a-
‘nimosite des protestants. Anne Du Bourg, conseil-
Jer au parlement;‘ recommandable par ses meeurs,
par son int6grite, encore plus que par sa noblesse,
fut ‘pendu comme: heretique, Il dit au. peuple,
avant Vexecution; qu'il mourait pour V’&vangile de
28,00
Bientöt se forma la celebre conjuration d’ Amboise,
dont le prince de Conde‘ fut l’ame invisible, et que
La Renaudie, gentilhomme protestant, conduisit
avec autant d’adresse que d’activite. On se propo-
sail: surtout d’öter Je gouvernement aux Guises,
hais comme etrangers et comme: pers6cuteurs, On
devait les enlever & Amboise, 0U etail la cour,
mettre Conde A-la töte des affaires, s’assurer, par
un- Edit, 1a liberte de conscience. Le jour .6tait
pris pour Pex6cution de ce dessein, et les mesures
si bien concert&es, que le succes ‚en paraissait in-
faillible.‘ Mais, tandis que des «milliers de conspi-
rateurs gardaient inviolablement. le secret, il fut
trahi*par un avocat, assez bon citoyen, quoique
calviniste, pour avoir horreur d’une revolte, Aussi-
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