208 CAHIERS D’UNE ELEYVE DE SAINT-DENIS,
VPinteret d’une legitime defense, elle etait une usur-
pation de pouvoir, qui devait töt ou tard perdre la
royaute. Cette association puissante, qui’mettait le
roi. en tutelle, tenta en effet l’ambition du duc de
Guise. Le duc d’Alencon, frere du roi, venait de
mourir; Henri I n’avait point d’enfants, et la plu-
part des catholiques repoussaient du tröne le prince
heretique, c’est-a-dire Henri de Bourbon, roi de
Navarre, & qui revenait la couronne, C’est ce qui
explique pourquoi Henri III et Henri de Navarre,
quoique l’un füt catholique et l’autre protestant, se‘
reunirent plus tard pour la defense de la royaute
menacee par la ligue, .
50. Que faisait Henri. III au milieu des perils
dont il 6tait environne?
R. Illes oubliait en se livrant aux plaisirs ; 11 dis-
sipait ses finances avec ses favoris, tels que Quelus,
Joyeuse, Maugiron, Saint-Megrin, jeunes debau-
ches qui le gouvernaient,
51. Les protestants n’avaient-ils pas repris les;
armes?
R. Les protestants avaient repris les armes de-
puis la revocation de leurs privileges aux Etats de
Blois. Le roi de Navarre, devenu heritier presomp-
tif du royaume depuis la mort du duc d’Alencon,
et le prince de Conde etaient maitres de la Guienne
et du Languedoc, Henri III envoya contre eux une
arm6öe, dont. il avait confieg le commandement. au
dus de Joyeuse, Les troupes royales furent vain-
cues par le roi de Navarre dans les plaines de
Coutras, en 1587, et Joyeuse y perdit la vie,
52. Que faisait cependant le duc de Guise, plus
redoutable pour Henri 111 que le roi de Navarre et
les protestants ?