432 CAHIERS D’UNE ELEVE DE SAINT-DENIS,
APPENDICE A LA BOTANIQUE
OU REFLEXIONS RELIGIEUSES SUR LES PHENOMENES DE
LA: NATURE, TIREES DES OEUVRES DE FENELON.
De la terre.
Jetons les yeux sur cette terre qui nous porte.
Regardons cette voüte immense des cieuxX qui nous
couvre, ces abimes d’air et d’eau qui. nous CnVi-
ronnent; et ces astres qui nous Eclairent. Un homme
qui vit sans reflexion ne pense qu'auxX espaces qui
sont auprös de.lui, ou qui ont quelque rapport & ses
besoins. Il ne regarde la terre que comme le plan-
cher de sa chambre, et le soleil qui l’eclaire pen-
dant le jour, que comme la lampe qui l’eclaire
pendant la nuit. Ses pensees se renferment dans le
lieu €troit qu'il habite. Au contraire, l’homme
accoulume 3 faire des reflexions etend ses regards
plus loin, et considere avec curiosite les abimes
presque infinis dont il est environne de toutes parts.
Un vaste royaume ne lui parait alors qu'un petit
coin de terre; la terre elle-meme n’est A ses yeux
quw'un point dans la masse de lunivers; et il ad-
mire de s’v voir place, sans savoir comment il y a
le mis.
Qui est-ce qui a suspendu ce globe de la terre,
qui est immobile? Qui est-ce qui en a pose les
fondements ? Rien n’est, ce semble, plus vilqu'elle :
Jes plus malheureux la foulent aux pieds. Mais
c’est ppurtant pour la posseder qu'on donne les