470 _ CABIERS D’UNE KLEVE DE SAINT-DENIS,
leur querelle, comme deux. braves en champ clos.
‚Alors que ne vit-on pas? Le jeune prince parut un
autre homme : tonche d’un si‘ digne objet , s%
grande äme se declara tout entire; SON Courage
croissait avec les perils, et ses lumitres avec son
ardeur. A la nuit quil fallut passer en presence
des ennemis, commeun vigilant capitaine il reposa
le dernier, mais jamais il ne reposa plus paisible-
ment. A. la veille d’un si grand jour et des la pre-
migre bataille il est tranquille, tant il. se trouve
dans son &tat naturel ; et on sait que le lendemain, &
l’heure marquee, il fallut reveiller d’un profond
sommeil cet autre Alexandre. Le voyez-vous
comme il vole, ou & la victoire, ou A la mort ? Aus-
sitöt qu’il eut porte de rang en rang Vardeur dont
il 6tait anime, on le vit presque en mCme temp$s
pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nötre
ebranige, rallier Ile Francais & demi valncu, moet-
{re en fuite ’Espagnol victorieux , porter partouß
la terreur, et etonner de ses regards etincelants
ceux qui Echappaient & ses coups, Restait cette
redoutable infanterie de l’armse d’Espagne, dont
les gros bataillons serr6s, semblables & autant de
tours, mais A des tours qui sauraicnt reparer lcurs
breches, demeuraient inchranlables au milieu de
tout le reste ei deroute, et lancaient des feux de
toutes parts, Trois fois le jeune vainqueur S’eflorca
de rompre ces intrepides combattants, trois fois il
fut repouss6 par le valeureux:comte de Fontaines,
qu'on voyailt porte dans sa chaise, et, malgre ses
infirmites, montrer qu'une ämc guerriere est mai-
tresse du corps quelle anime; mais enfin il faut
ceder. C'est en vain qui travers des bois, avec
ga cavalerie toute fraiche, Beck precioite sa marche