LA SAINTE-ALLIANCE.
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Or, entre 1815 et 1820 Jes peuples’mecontents *s’agi-
>. talent partout; en Allemagne, en Italie, en Espagne
LIBERAUX en particulier, des troubles graves, des revolutions
m6eme eclaterent.
En Allemagne, on a vu plus haut‘ quels mecontentements lcs
traites de Vienne avaient provoques. L’agitation, a la fois unitaire
et Hberale, etait presqu'entierement concentree dans les Univer-
sites, olı professeurs et Etudiants reclamaient les constitutions
promises et une organisation qui, mieux que Ja Conf&deration,
preparät P’unite de l’Allemagne. L’exaltation devint telle chez
quelques-uns, qu’un etudiant poignarda le poete Kotzebue, soup-
gonne d’&tre un espion au service du Tsar.
En /talie, les souverains « legitimes » retablis a Naples et ä
Turin pesaient lourdement sur leurs sujets. Les Napolitains se
souleverent et imposerent une Constitution a leur roi (Juillet 1820).
Un soulevement eclata egalement dans le Piemont.
En Espagne, Ferdinand VII, en rentrant dans son royaume
{1814), avait aboli la Constitution que ses sujets s’etaient donnee
en 1812, au cours de la lutte contre Napoleon. Il se montra « un
despote incapable et incurable ». Un soulevement militaire (jan-
vier 1820) le contraignit de remettre la Constitution de 1812 en
vigueur.
LES CONGRES
A chacun de ces mouvements correspondit un Con-
gres, et une intervention de Metternich et dela Sainte-
Alliance. Aux E&venements d’Allemagne correspondi-
rent les Congres de Carlsbad et de Vienne; & la revolution de
Naples 1e Congres de Laybach; i la revolution d’Espagne le
Congres de Verone.
Au prealable, le Congres — Jes Allies Vl’appelerent la Conference
— W’Aix-la-Chapelle (septembre-novembre 1818), consequence et
conclusion du second traite de Paris, avait decide le rappel des
troupes allices Jaissees dans les places fortes de la France. Ce
fut precisement a ce Congres que Metternich, a propos de la
France, amena les souverains ä « s’entendre etroitement pour la
marche & suivre au milieu de la tempete », et leur fit admettre le
principe d’intervention. Il fit decider en effet que les Allies met.
traient leurs forces en commun pour retablir Vordre en France,
s’il venait A s’y produire « un bouleversement quelconque, qui
menacerait le repos ou la sürete de ses volsins =.
1. Voir ci-dessus, page 292.