UHAPITRE XIL
Viclor-Emmanuel et Garibaldi eurent a Teano une cordiale
entrevue. Le roi fit son entree ä Naples le 7 novembre,
ayant le general ä ses cötes, söjourna quelque temps dans le
midi et visita Palerme (1° decembre). Garibaldi se relira
ensuite sur son rocher de Caprera.
La resistance continuait & Gate, ol le jeune Frangois IT,
avec 12000 hommes, tentait encore de sauver sa couronne.
Le general Cialdini dirigeait le siege, dont les dilficultes
etaient augmentees par l’impossibilite d’etablir le blocus,
car la flotte francaise tenait la mer libre. Mais au bout de
quatre mois celle-ci fut rappelee; la defense devenait im-
possible. Le roi Francois II, dignement soutenu par la jeune
reine Marie, lutta tant que son artillerie et ses troupes le lui
permirent. Napolcon Ill ne l’aida que par de vaines demon-
strations de sympalhie et une parade inulile de sa flolle.
Enfin le roi demanda un armistice; le 13 fävrier 1864, il
signa une capitulation honorable et monta sur le bätiment
francais ia Mouette. Il se retira A Rome,
Les incoherences de la politique imperiale apparurent
alors. Napoleon III avait consenti ä Vagrandissement du
Piemont et celui-ci prenait toute !’Italie. II voulait mainte-
nir le pouvoir temporel du pape et n’avait pu en sauver
qu'un debris. Des ce jour, il vit le pape et le clerge irrites
contre Iui et une opposition calholique se former &ä Vin-
terieur. Enfin il ne put empecher la derniere consequence
de sa politique de se derouler, la formation d’un royaume
italien.
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Le royaume d’Italie (14 mars 1861). — Le 18 fevrier
1861 s’ouvrit le premier parlement italien, et ce parlement
decerna, le 14 mars, a Victor-Emmanucl, le titre de roi
(A’Italie. Quelques mois apres, le comte de Cavour succom-
bait, laissant la renommee d’un des ministres les plus fins
et les plus avises du sieecle (6 Juin 1861). Mais le royaume
qu'il avait cre6@ devait vivre. Les puissances de l’Europe le
reconnurent successivement, l’Empereur Napoleon comme
les autres. Il se disait qu'au moins la gralitude ratlache-
rait cet Etat & la France; la suite des &venements devait
montrer combien peu valent les sentiments en politique.