LA FIN DE L’EMPIRE. *
etait annexede a la Suede, et la presqu'ile ‚scandinave formait
ainsi un royaume unique, au profit de Bernadotte. En compen-
sation de la Norvege, le roi de Danemark, a titre personnel, —
et ce devait &tre, moins d’un demi-siecle plus tard, Forigine des
plus graves difficultes — recevait les duches de Slesvig, de
Lauenbourg et de Holstein. -
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S’ils donnaient satisfaction ä la plupart des souve-
LES rains, les traites de 1875 causerent de vifs meconten-
MECONTENIS tements parmi les peuples, surtout chez les Francais,
les Belges, les Allemands et les Italiens.
Ils mecontenterent les Francais, parce quils avaient €te faits
contre eux, avec 1a, volonte de les affaiblir. Alors que tous les
Etats 6taient agrandis, la France seule, apres avoir domine
l’Europe, se retrouvait plus petite qu’avant la Revolution. La
perte des frontieres naturelles, but seculaire de la politique
nationale, blessa cruellement la plupart des Framcais. Ils tinrent
les traites de 1815 pour une humiliation dont il fallait se relever,
et ils ne cesserent, par la suite, de travailler a 1es dechirer.
{ls mecontenterent les Belges, parce qu’on avait dispose d’eux
sans les consulter et qu’on les avait annexes, Francais d’origine
et de langue, a la Hollande pays germanique, catholiques a un
Etat protestant. De 1A, quinze ans plus tard, en 1830, une revo-
lution qui rompit l’union.
[ls mecontenterent les Allemands et les Italiens, parce qu'ils
m’avaient realise aucun de leurs desirs, qui etaient : ’unification
de l’Allemagne et de !'Italie, et l’etablissement de consfi/utions
liberales. La deception-fut particulierement rude pour les Alle-
mands, parce qu'en 1813, en les appelant aux armes contre
Napoleon, les souverains leur avaient promis des constitutions,
et que le cri de guerre general avait ete « Vivat Teutonia! »
« Vive la Teutonie! » ce qui signifiait : vive la fusion de tous
les peuples allemands en un seul Etat allemand.
Subis & contre-cour par les peuples, les traites de Vienne,
zontrairement aux esperances de ceux qui les avaient signes, ne
donnerent qu’une paix precaire aux Etats. Ils suspendirent bien
pour un temps les guerres exterieures, mais ils furent le point
de depart de troubles interieurs graves, F’origine de plusieurs
revolutions, particulierement en Allemagne et en Italic, et la
cause lointaine des grandes guerres de la seconde moitie du dix-
neuvieme siecle.