DEUXIEME PARTIE. — SIXIEME LECON 177
Apres avoir 6t6 au zum? siecle le veritable centre des lettres,
des savants et des artistes, la France ne produisit pendant
tout le xıve siecle et la.premiere moitie du xve ni une belle
uvre artistique ni un grand ouvrage litte&raire. Les longs
malheurs de la guerre de Cent ans expliquent bien facile-
ment cette profonde de&cadence.
Aussitöt apres la fin de cette crise, le reveil de Vesprit
francais se manifesta heureusement sous toutes les formes.
Ce fut d’abord en Bourgogne, autour des ducs, qui grou-
Palent aupres d’eux une &cole d’artistes et de lettres : c’est
la qu’on a deja ‚vu briller le sculpteur Claux-Sluter, l’au-
leur des statues du puits de Moise et du tombeau de Phi-
ippe le Hardi. .
A la fin du xve siecle, le mouvement se propage dans le
reste du royaume. La France possede alors un grand
sculpteur, Michel Colombe; un bon peintre, Jean Fouquet,
et des Ecrivains comme l’historien Commines, et le poete
Villon. Michel Colombe &chappe totalement & linfluence
de ]’Italie ; cependant aux tendances realistes des Flamands
il allie un sentiment plus vif de la beaute plastique. (Tom-
beau de Francois II, duc de Bretagne, & Nantes ; tombeau
de Philibert de Savoie, & Notre-Dame de Brou; Mise au
lombeau de Solesmes. — Quant a Fouquet, appele en 1440
par le pape Eugene IV pour faire son portrait, il put con-
templer avec admiration et profit les czuvres de la Renais-
sance italienne. fl emprunta, a partir de cette €poque, quel-
ques decors de ses tableaux & l’antiquit& classique, mais
son talent n’en resta pas moins fidele & la maniere des pein-
res flamands et francais, La reproduction exacte et simple de
la nature le tentait plus que la beaut& imaginge. On lui attri-
due le portrait de Charles VII (1), de Guillaume des Ursins,
son chancelier, et de nombreuses enluminures (Antiquites
/udaiques de Josephe ; livre d’heures d’Etienne Chevalier (2);
Boccace}.
Les malheurs de la
zuerre de Cent ans
arretent en France
V’activit& des produc-
'jons de Vesprit.
La Renaissance
:;ommence en Bour-
zogne.
Au xve® siecle, Ile
mouvement litteraire
et scientiÄique, reste
ires original.
Michel Colombe,
‚culpteur, mort en
513.
Jean Fouquet, pein-
Te, mort vers 1480.
(1) Musge du Louvre. — (2) Muse de Chantilly.
