162 LA FRANCE SOUS NAPOLEON.
terre ou la France », Il semble que la France devait @tre
presque n6cessairement la vietime.
Bombardement de Copenhague. — L’Angleterre, la pre-
migre, prevoyant la guerre mortelle qui allait s’engager,
voulut supprimer d’avance, meme au prix d’injustes
violences, lesdifficultes qui pourraient se tourner contre
elle un jour. Au lendemain de l’entrevue de Tilsitt, elle
envoya en pleine paix une eseadre pour detruire la flotte
danoise. Elle n’avait aucun grief & faire valoir contre le
Danemark: mais ce petit pays avait une force navale
serieuse, et l’Angleterre resolut de l’aneantir pour le cas
ou il voudrait s’allier avec Napoleon.
Les Danois furent stupefaits quand, le 8 aodt 1807, ils
virent une flotte anglaise paraitre en ennemie devant
leur capitale, Copenhague. Ils n’avaient pas un canon
en batterie, pas un hbataillon sur pied ; ne6anmoins, par
indignation et patriotisme, ils ne voulurent pas se sou-
mettre : aussitöt le bombardement commenca. Quand
2 000. habitants furent tu6s, que la moitie de la ville fut
brülee, il fallut bien se resigner. Apres avoir detruit les
arsenaux et Ies chantiers, les Anglais se retirerent,
emmenant 18 vaisseaux danois, avec 2000 canons,
les bois, les fers, les cordages, tout ce qu’ils purent
emporter.
(2°) Rupture de Napoleon avec le pape; inter-
vention en Portugal et en Espagne. — A cette
violence, Napoleon repondit par d’autres violences, aussi
injustifiables,
En Italie, le pape Pie VII refusait d’appliquer le blocus
dans ses Etats : une armege francaise oceupa Rome
(fevrier 1808) quifut bientöt r&unie & l’Empire, tandis que
d’autres provinces pontificales etaient reunies: au
royaume d’Italie; Pie VII fut emmene a Fontainebleau.
Le resultat, c’est que l’auteur du Concordat vit renaitre
contre lui l’agitation catholique.
Dans la peninsule iberique, le Portugal etait depuis un
si&cle l’allie immuable de l’Angleterre. Une armee fran-
caise, conduite par Junot, s’avanca jusqu'a Lisbonne et