352 LA REVOLUTION.
des Parlements et des Cours Souveraines; la noblesse des offices
secondaires de justice et de finances.
En raison de Il’heredite des charges et par consequent de
lheredite de l’anoblissement, les anoblis des Parlements et des
Cours Souveraines, — Grand Conseil, Cour des Comptes, Cours
des Aides, — avaient, depuis le dix-septieme siecle, fait souche
de gentilshommes. II n’y avait guere de distinction entre les
descendants des grandes familles parlementaires et Jes gentils-
hommes.tıtres : Ceux-lä, comme ceux-ci, frequentaient la cour, et
dans l’armee il ne manquait pas d’officiers dont les peres
avaient et& « de robe », Au cours des dernieres annees, pen-
dant le ministere de Brienne, la noblesse Parlementaire opposee
AUX emprunts, deniant au roi le droit d’etablir de sa seule auto-
rite de nouveaux impöts et reclamant 1a cOnvocation des Etats-
Generaux, etait apparue comme lVlennemie du despotisme et
ladversaire de la Monarchie absolue. Mais ses Veritables sen-
timents s’6taient manifestes dans son opposition aux reformes
de Turgot 1, Privilegies, les nobles de robe tenaient energique-
ment au maintien de leurs privileges, et lors de 1a redaction des
Cahiers, on vit en Normandie le Parlement de Rouen repousser
obstinement un vceu de Suppression des privileges nobiliaires
auquel souscrivait cependant, avec le duc d’Harcourt, la majo-
rite de la noblesse d’epee. Les nobles de robe furent aux Etats-
Generaux’les plus acharnes adversaires du Tiers Etat. Les sen-
timents des. anoblis de second ordre n’etaient pas differents. Les
uns et les autres devaient en grand nombre faire cause com-
MuneE avec les moins liberaux des nobles de caur.
Le Tiers Etat, ordre non privilegie, comprenait 1a
LE TIERS ETAT masse de Ja nation. On trouvait entre ses membres
les memes inegalites qu entre les membres du Clerge
et de la Noblesse, On distinguait les bourgeois, les artisans et
Juvriers, les paysans : en fait trois classes bien separees.
La Bourgeoisie Comprenait tous ceux qui ne travaillaient pas
de leurs mains, tous les’ hommes de professions liberales, pra-
fesseurs, medecins, avocats; puis la foule des « gens de loi »,
les « robins », notaires, greffiers, Procureurs, — les avoues
d’aujourd’hui, — PEUt-Etre 200000 personnes; les gens de finances,
depuis le banquier jusqu’au collecteur d’impöts; enfin les grands
DOMmercants.
ı. Voir, ci-dessus, Pages 310 et 346.