LA PERIODE MONARCHIQUE. 363
1776, par placer sa tete, comme celle de Charles I”, sur un
billot 1.
’OUVERTURG Au moment ou allaient se reunir les Etats-Generaux,
DES Louis XVI etait retombe sous V’influence de Marie-
:TATS-GENERAUX Antoinette et du comte d Artois. Quand le 3 mal on
Iui presenta les deputes du Tiers, il ne trouva pas un
mot a leur adresser et tous en eprouverent une penible surprise.
Le mardi 5 maı 1789, dans la ‚grande salle de Vhötel des
Menus, 0ü avaient siege deja les Notables, Louis XVI proceda
solennellement ä F’ouverture ges Etats. En quelques phrases
breves, prononcees d’une voix dure et brusque, il annonca qu’il
Jes avait reunis pour Vaider ä retablir les finances. Il ajouta
qu'il « connaissait son autorite et qu'il la maintiendrait »; il enga-
gea les deputes ä se defendre du goüt des nouveautes. Il ne
dit pas un mot de ce qui etait le souci de tous, la redaction de la
Constitution. Par ordre, Necker n’en parla pas davantage et S€
borna dans un discours de trois heures a exposer la question
fnanciere.
Ce fut une immense deception parmi les deputes, le commence-
ment de la rupture entre le Tiers et je roi. D’autre part la cour
affectait des airs impertinents avec Jes deputes du Tiers, qui se
repetaient des mots comme celui-ci, attribue, ä tort du reste, au
duc de Liancourt, grand-maitre de la garde-robe : « Allons voir
quelle figure font ces animaux dont nous allons &tre si longtemps
infestes. » Ce fut le commencement de la rupture entre le Tiers
at la Noblesse. « Voilä la bataille engagee, ecrivait le soir
mö&me Duquesnoy, un depute de Bar-le-Duc. Tout annonce que
ies Etats seront orageuX, soit du Tiers aux deux ordres, soit
avec la cour. »
Le conflit entre les ordres comm€enca des le lende-
main, 6mai, a propos de 1a verification des pouvoirs,
/’est-A-dire a propos de l’examen des conditions dans
lesquelles chaque depute avait 6te elu. Les deputes
du Tiers proposerent que la verification se fit en commun; ils
inviterent les deputes de la Noblesse et du Clerge, qui siegeaient
an des salles separees. ä venir les joindre dans la grande salle
ies Menus. A la majorite, les deputes de la Noblesse decli-
’ASSEMBLEE
NATIONALE
ı. Volr, ci-dessus, Page 320.